Propos recueillis par Marie-Michèle Théberge, Amélie Gamache et Camille Feireisen
La FAÉCUM a placé le financement des étudiants chercheurs en tête de liste de ses recommandations.
Quel financement proposeriez-vous pour les étudiants chercheurs ?
Daniel Green : Nous devons bonifier les bourses, particulièrement pour les secteurs énergétique et environnemental. Nous souhaitons également atteindre la gratuité postsecondaire et limiter l’endettement étudiant à 10 000 dollars. En abolissant les stages non rémunérés, nous permettrons aussi d’améliorer ces derniers, notamment avec des subventions pour les stages et les recherches universitaires. Avec notre programme, 40 000 jeunes pourraient obtenir un stage environnemental dans le programme stages-emplois.
Catherine Fournier : Actuellement, il existe de grosses bourses attribuées à quelques étudiants. Davantage d’étudiants devraient bénéficier de ces bourses, notamment parce que le facteur financier va exercer une influence sur la décision d’un étudiant de poursuivre ou non ses études aux cycles supérieurs. Si les bourses étaient diminuées, il serait possible d’en distribuer plus, car elles seraient divisées […]. La moitié de la production scientifique est attribuable aux étudiants chercheurs. Alors, est-ce qu’il ne vaut pas mieux partager une bourse de 100 000 dollars entre cinq étudiants méritants plutôt que de tout donner à un seul ?
Stéphane Dion : Nous allons équilibrer les crédits d’impôt qui sont inappropriés pour les manuels scolaires : c’est ce que plusieurs associations étudiantes canadiennes ont mis de l’avant lors de leurs revendications […]. Cela nous permettra de réorienter l’effort financier vers des bourses plus généreuses pour tous les étudiants. Actuellement, dans le régime canadien, en dehors du Québec qui a son propre régime, le plafond des bourses étudiantes est fixé à 2000 dollars pour ceux qui étudient à temps plein […]. Nous souhaitons le faire passer à 3 000 dollars. Les seuils de revenus utilisés pour déterminer l’accessibilité aux bourses seront également relevés. En ce qui a trait aux prêts étudiants, nous ferons en sorte qu’aucun diplômé ne soit obligé de les rembourser avant d’avoir un revenu annuel d’au moins 25 000 dollars.
Ève Péclet : Nous comptons investir 250 millions de plus dans les bourses fédérales pour tous les étudiants au cours des quatre prochaines années, ce qui permettra de créer environ 50 000 nouvelles bourses. Cela aura des impacts directs pour les étudiants qui souhaitent poursuivre dans un domaine de recherche et qui se voient peut-être barrer la route dans leur projet, faute de moyens financiers […]. Le régime de prêts et bourses versés aux étudiants québécois est géré par le gouvernement provincial, les sommes seront donc directement transférées au Québec. Un autre objectif est aussi de réduire graduellement les taux d’intérêt sur les prêts étudiants, jusqu’à leur annulation, ce qui serait possible d’ici quelques années […].
Rodolphe Husny : Nous investirons 490 millions de dollars pour la formation de chercheurs, grâce à la création des bourses d’études supérieures du Canada Vanier et des bourses postdoctorales Banting […]. Aussi, 195 millions de dollars seront dépensés pour attirer des talents universitaires de calibre mondial grâce au Programme des chaires d’excellence en recherche du Canada. Notre budget prévoit également des investissements de 128 millions de dollars pour appuyer les stages en recherche et développement auprès des partenaires du secteur privé […].