« Créer, c’est avant tout repousser les limites de la création passée », affirme l’étudiant au doctorat en composition et création sonore à l’UdeM Jean-Christophe Arsenault. Pour ce membre du comité organisationnel du ViU, la diversité musicale incitent l’industrie actuelle à innover. « En tant que compositeurs, nous avons donc envie de jouer avec les différents formats, médias ou encore formes d’art tels que le théâtre ou les mèmes* pour toucher les émotions des auditeurs », précise l’étudiant. Pour Jean-Christophe, la création musicale appelle à dépasser les formes. « Afin de trouver la transdisciplinarité et de mélanger les disciplines dans un seul geste créateur », précise-t-il.
Prise de risque encouragée
« En tant qu’étudiants, nous sommes sans cesse poussés à créer et à innover », ajoute l’étudiant au doctorat en composition à l’Université McGill Dominique Lafortune. Un avis que partagent les autres membres du ViU, qui considèrent les études comme le meilleur moment pour expérimenter et tester de nouvelles approches de composition.
« C’est le moment idéal pour prendre des risques, parce que les enjeux et les conséquences sont moindres », reconnaît l’étudiant à la maîtrise en musique et en composition de McGill Jonas Regnier. Ce dernier considère cette audace nécessaire dans le processus créatif, car elle permet de trouver son propre langage, de se connaître et d’affirmer son propre style.
Jean-Christophe affirme se sentir particulièrement encouragé à sortir des sentiers battus pour faire preuve de créativité et d’originalité dans le cadre de ses études à l’UdeM. « Je trouve qu’il y a une grande ouverture d’esprit vis-à-vis des différentes approches de composition, soutient-il. Nos cours permettent d’aborder des techniques d’écriture autant classiques que contemporaines. »
Montréal, bassin de talents
Jonas a commencé ses études en France avant de venir les poursuivre à Montréal. La musique étudiée dans son pays d’origine appartient, selon l’expatrié, à un style contemporain pratiqué par une certaine élite. « Quand je suis arrivé ici, j’ai été confronté à une plus grande diversité, dans l’offre de concerts notamment, indique-t-il. À Montréal, il y a beaucoup d’interdisciplinarité et d’expérimentation ; la prise de risque est davantage appréciée et considérée ici. » Jean-Christophe estime que Montréal présente une grande variété musicale, apportant à ses yeux une compétition positive en matière de création, atténuée par la nature collaborative de la musique. Il y a quelques années, des rivalités existaient entre les différents programmes et facultés de musique des universités présentes à Montréal, selon l’étudiant à l’UdeM. « Aujourd’hui, cela s’est beaucoup effacé afin de faire place à une plus grande inclusion des différentes démarches créatrices », précise-t-il. Il s’agit, d’après lui, d’une volonté des universités, qui cherchent à rendre leurs programmes plus accessibles.
Des initiatives par et pour les étudiants
Dominique explique qu’au sein des facultés de musique de chaque institution, des cercles d’étudiants se sont formés afin d’organiser des concerts, des événements, des ateliers ou encore des conférences. L’étudiant de McGill rappelle toutefois qu’il existait peu de partage et de connexion entre ces différentes initiatives avant l’arrivée du ViU. « C’est pour cela qu’il a été créé, affirme le doctorant. Il sert de plateforme centrale réunissant les étudiants des différentes universités afin de créer des échanges d’idées. »
Une des missions de ce regroupement est également la promotion des nouvelles pratiques. « Il y a un grand besoin de démocratisation des musiques nouvelles, car il s’agit encore d’une scène quelque peu underground, susceptible de faire peur à certains », confirme Stéphanie Hamel, responsable des communications pour le ViU, qui explique que ces compositions sont peu visibles et encore méconnues en dehors de la scène musicale.
* Concept (texte, image, vidéo) massivement repris, décliné et détourné sur Internet.