Un pavillon étudiant au nom d’une entreprise privée? Des nouveaux frais obligatoires à payer? Rien n’est exclu pour financer le projet de la FAÉCUM. Cependant, la ligne d’arrivée paraît encore bien loin, d’autant plus que des voix discordantes commencent à se manifester sur le parcours.
En avril 2006, un article du Quartier Libre titrait que la construction de pavillon étudiant serait « prioritaire » pour les orientations de la FAÉCUM. Cinq ans plus tard, le projet prend la poussière au sommet d’une tablette. L’idée d’un pavillon étudiant a pourtant émergé pour la première fois en 1999.
Aujourd’hui, le projet se veut ambitieux. En plus d’accueillir un espace agrandi pour la Fédération, on veut notamment y développer un restobar, un « méga comptoir multiservice », un auditorium de 300 places et un espace pour les cycles supérieurs Le tout, réuni dans un immeuble de trois étages, situé audessus du garage Louis-Colin.
Selon le Coordonnateur aux affaires universitaires de la FAÉCUM, Mathieu Lepitre, aucune échéance n’est encore fixée. Combien d’années les étudiants devront-ils attendre avant la première pelletée de terre ? Hésitant, M. Lepitre laisse tomber un évasif « quelques [années]… », avant de reprendre avec assurance, question de démontrer que le projet est toujours à l’ordre du jour : « C’est certain, au moins trois ans. » Selon lui, ce délai minimal est nécessaire pour « capitaliser les sommes d’argent suffisantes, avec les sources de financement qu’on a présentement. »
Contribution étudiante
Évalué à 18 millions de dollars en 2010, le prix de la construction fait l’objet d’une négociation entre la Fédération et l’administration de l’Université. Certaines balises de financement ont déjà été fixées par les associations membres de la FAÉCUM. « Il n’y aura aucune contribution obligatoire des étudiants avant que le pavillon ne soit pleinement opérationnel, explique M. Lepitre. Le Fonds d’amélioration à la vie étudiante va pouvoir subventionner une partie du projet ».
La Fédération mise surtout sur la grande campagne de financement de l’Université prévue pour cette année pour assurer une partie des coûts de construction. La dernière campagne de financement entre 1999 et 2003 avait permis à l’UdeM de récolter 218 M $ auprès d’entreprises et de donateur privé.
Le pavillon pourrait d’ailleurs être baptisé au nom d’un généreux donateur. M. Lepitre se veut tout de même rassurant. « Nous avons été très clairs avec l’Université que ça ne peut pas être n’importe quoi ou n’importe qui, précise-t-il.Mais ce n’est pas obligé d’être le pavillon “FAÉCUM”, si un don substantiel de plusieurs millions de dollars nous permet de construire le bâtiment. »
Laconique, Sophie Langlois, directrice des communications à l’UdeM, indique que le dossier du pavillon étudiant avance. Par contre, elle ne se prononce ni sur le financement, ni sur les échéances, ni sur les commandites.
Frédéric Legault, coordonnateur aux affaires externes de l’Association étudiante d’anthropologie, nouvellement membre de la FAÉCUM, fait entendre une voix discordante. La possibilité d’un pavillon au nom d’une entreprise explique en partie sa réticence face au projet. L’imposition envisagée des nouveaux frais lui pose aussi un problème de cohérence pol i t ique . « La FAÉCUM est contre toute hausse de frais de scolarité. Je trouve ça un peu inconséquent de demander de payer pour un pavillon étudiant », indique le délégué d’anthropologie.