Les universités ont justifié ces mesures de sécurité par le nombre élevé d’actes de violence sexuelle dans ce pays où plusieurs affaires de viols collectifs ont marqué l’actualité des derniers mois. Un viol y surviendrait toutes les 22 minutes.
Le mouvement de protestation est né dans la capitale indienne au mois d’août. Mais depuis, d’autres villes voient leurs citoyennes rejoindre les étudiantes et participer à des marches nocturnes, créer des pétitions et brandir des pancartes.
Les manifestantes dénoncent aussi d’autres mesures, telles les questions importunes auxquelles elles sont régulièrement confrontées. Selon ce qu’a raconté l’étudiante Nilanjana Paul au Washington Post, chaque fois qu’elles quittent les résidences, les jeunes femmes doivent informer un responsable de l’endroit où elles se rendent. Le nom et le numéro de téléphone de la personne qu’elles vont rencontrer sont notés ainsi que le moment prévu de leur retour.
« Si vous voulez vraiment rendre la ville sûre pour une femme, il faut que la ville lui soit rendue accessible, il faut avoir plus de femmes dehors dans la rue. C’est ça la solution, et non pas enfermer les gens chez eux », proteste l’une des meneuses du mouvement Shambhawi Vikkam.
Pour ces étudiantes, prévoir une heure de retour peut se concevoir, à condition toutefois de ne pas les priver de leur vie sociale. « Nous demandons que les couvre-feux de ces foyers soient fixés au moins une demi-heure après la fermeture de la bibliothèque ou le dernier métro, pour que les femmes ne soient pas exclues de l’espace public auquel elles ont le droit d’avoir accès », explique l’étudiante en droit à l’Université de Delhi Subhashini Shriya.
Plusieurs étudiantes ont adressé une pétition à la Delhi Commission for Women, un organisme officiel qui vise à s’assurer du respect des droits des femmes dans la capitale. Celle-ci a été signée par plus de 1 300 personnes.