En Afrique du Sud, une université abandonne l’afrikaans

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Par Camille Feireisen
mardi 1 décembre 2015
En Afrique du Sud, une université abandonne l’afrikaans
L'université de Stellenbosch se trouve dans la ville de Stellenbosch, province du Cap-Occidental. Crédit photo : en.wikipedia.org
L'université de Stellenbosch se trouve dans la ville de Stellenbosch, province du Cap-Occidental. Crédit photo : en.wikipedia.org
L’université sud-africaine de Stellenbosch enseignera désormais en anglais. Après plusieurs mois de contestation, les étudiants ont obtenu gain de cause : l’afrikaans, la langue instaurée par l’apartheid, est abandonnée.

Langue germanique issue du néerlandais, l’afrikaans était parlé par la communauté blanche durant l’apartheid. « Considérant que l’anglais est la langue la plus communément parlée en Afrique du Sud, tous les enseignements à l’Université de Stellenbosch seront donnés en anglais », a fait savoir la direction de l’Université dans un communiqué. L’Université a toutefois formé plusieurs théoriciens de l’apartheid et demeure, par conséquent, « engagée à promouvoir l’afrikaans » comme langue optionnelle d’enseignement, indique le communiqué.

De nombreuses mobilisations étudiantes contre l’utilisation de l’afrikaans comme langue principale d’enseignement ont encouragé cette décision. Les étudiants dénonçaient aussi le racisme de l’Université, 21 ans après la fin officielle du régime d’apartheid. « Pourquoi l’Université de Stellenbosch devrait-elle porter la responsabilité de protéger la survie de la langue afrikaans?, a questionné le recteur de l’établissement, Wim de Villiers, dans une entrevue accordée à Netwerk 24 news, une chaîne d’information en afrikaans. Nous sommes un établissement qui regarde vers l’avenir, et notre fonction première est de créer et transférer des connaissances. De plus, l’Université est une richesse nationale dont l’objectif est d’être inclusive. Par conséquent, nous ne pouvons pas rester dans une configuration où la barrière de la langue restreint l’accès à l’enseignement et à l’apprentissage pour certains étudiants. »

Cette victoire des étudiants de Stellenbosch s’ajoute à d’autres, remportées cette année. En avril, les étudiants de l’Université du Cap avaient ainsi obtenu que la statue du colonisateur Cecil Rhodes soit retirée du campus. Le mois dernier, le gouvernement a également gelé l’augmentation des frais de scolarité prévue pour les universités en 2016.

Source : Le Figaro Étudiant, communiqué de l’Université de Stellenbosch