Élections fédérales : qu’est-ce qui préoccupe la communauté étudiante? 

Le 28 avril prochain, les Canadien·ne·s seront appelé·e·s à voter pour leur prochain gouvernement lors de la 45e élection fédérale du Canada. L’immigration, la montée de l’extrême droite et la place du Québec au sein du Canada figurent parmi les diverses préoccupations des étudiant·e·s interrogé·e·s par Quartier Libre. Une constante émerge toutefois dans la communauté étudiante de l’UdeM : une inquiétude partagée face à un contexte géopolitique jugé sans précédent. 

Paulina Oyos Perez

Étudiante de première année à la Mineure en littérature de la langue française, faculté des arts et des sciences

Crédit photo : Marie-Eve Dubé

« Je pense que les prochaines élections seront cruciales pour l’avenir du pays, pour la souveraineté du Canada. La guerre tarifaire pourrait dégénérer. Certains trouvent que c’est exagéré d’envisager la possibilité que la situation dégénère en conflit armé. Je crois qu’il faut être réaliste et se préparer au pire. Il y a aussi la montée de l’extrême droite au Canada. C’est préoccupant, cela peut mener à la violence. Je ne sais pas si les conservateurs de Poilièvre feraient un meilleur travail que les libéraux de Carney. Ce qui est embêtant c’est qu’on n’a pas eu le temps de voir Carney à l’œuvre. Je crois qu’on doit juger les politiciens par leurs actions, car ils sont tous très bons pour parler.  » 

Lyes Éouiche

Étudiant de première année au baccalauréat en études internationales, faculté des arts et des sciences

Crédit photo : Nicolas Bougeard

« Je pense que les enjeux sont multiples. L’économie est toujours un sujet central, il faut penser aux questions du pouvoir d’achat, de l’inflation et de la crise du logement. L’environnement est également un aspect crucial et on en parle de moins en moins dans les médias. C’est inquiétant de savoir que les défis sont grandissants et que les progrès se font lentement. Trop lentement. Je crains qu’on assiste à un recul sur la question de l’environnement pour plusieurs raisons, dont les situations à l’international, comme les conflits au Proche-Orient et en Ukraine. On dirait que ça arrange les politiciens dans un sens. Dans mon entourage, il y a des opinions politiques très variées mais on arrive à en parler dans la convivialité et dans le respect des opinions. C’est important d’avoir des débats. Mais il faut savoir discuter sans tomber dans le conflit et la confrontation. »

Francia Bedelle

Étudiante de troisième année au baccalauréat en sociologie concentration en relation ethnique immigration et racisme, faculté des arts et des sciences

Photo : courtoisie Francia Bedelle

« D’après moi, il y a eu beaucoup de chamboulements pendant l’ère Trudeau. Je constate le résultat des déficiences en termes de gestion de l’immigration. J’ai beaucoup d’amis qui ont eu des problèmes. Les immigrants veulent s’intégrer dans la société mais c’est dur de le faire lorsqu’on craint que notre statut change du jour au lendemain. Parfois j’ai l’impression que les changements en matière de politiques d’immigration sont en fait des stratégies électorales déguisées. Mais qui suis-je pour juger? Personne n’est parfait et je ne sais pas si l’élection d’un nouveau parti ou d’un nouveau Premier ministre fera une différence. Chose certaine, le Canada a besoin de capital humain. La gestion de l’immigration devrait compter parmi les priorités. »

Francis Dubuc

Étudiant de première année au certificat en journalisme et multimédia, faculté de l’éducation permanente 

Crédit photo : Marie-Eve Dubé

« Je crois que les relations canado-américaines seront au cœur des débats de la prochaine campagne. L’issue des négociations avec les États-Unis auront des impacts sur toutes les sphères de notre société. Personnellement, je ne suis pas d’accord avec l’orientation des principaux partis. Aucun des deux chefs ne m’a convaincu alors je vais voter pour le Bloc […]. Je suis attaché à l’identité et aux valeurs du Québec. C’est important d’avoir quelqu’un qui représente les intérêts des Québécois au fédéral. Je constate qu’il y a beaucoup de personnes dans mon entourage qui ne s’intéressent pas du tout à la politique. Le désintéressement est un enjeu en soi. Même si c’est « plate » pour certains, j’aimerais bien qu’on en parle davantage. Parce que c’est important.»

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