Le thème de la violence est apparu dans l’actualité étudiante à deux reprises ces dernières semaines. Revenons sur les événements.
Dérapage policier
e 27 janvier dernier, un étudiant reçoit deux coups de poing au corps d’un policier pendant une action de piquetage organisée par la Coalition large de l’ASSÉ. Peu de temps après, une étudiante se retrouve au sol après avoir été poussée par le même policier. Sur une vidéo (youtube.com/watch?v=DWG0jjSq2Xk), les étudiants bloquent le passage aux voitures de police, mais ne montrent visiblement aucun signe d’agressivité.
Depuis la diffusion de la vidéo, le Service de police de la Ville de Montréal mène une enquête interne.
Selon le porte-parole de la Coalition, Gabriel Nadeau-Dubois, les deux étudiants refusent de porter plainte et de donner des entrevues «pour ne pas attirer l’attention sur eux».
M. Nadeau-Dubois ajoute «douter du processus d’enquête» où des policiers enquêtent sur d’autres policiers.
Dérapage étudiant
Le 31 janvier, sur les médias sociaux, un tract originaire de l’UQAM attire l’attention. Ses auteurs se réclament de l’Association facultaire étudiante des Lettres, Langues et Communications (AFELC). À la fin de ce tract, on peut lire : « Si nous refusons de participer à la grève générale et souhaitons (sic) tout de même bloquer la hausse, il faudra frapper très fort, plus fort que le mouvement étudiant n’a jamais frappé : kidnapping, sabotage, destruction de matériel institutionnel, et nous n’aurons pas beaucoup d’essai pour réussir. […] En somme, le Québec se dirige fort probablement vers une grève générale illimitée en février et nous-mêmes en langues et communication devrons nous positionner sur la question. »
L’exécutif de l’AFELC s’est rapidement dissocié du tract disant, en «condamner la violence ». La ministre de l’Éducation, Line Beauchamp, a qualifié ces propos d’«inacceptables ». L’UQAM procède en ce moment à une enquête pour identifier les étudiants à l’origine du tract.
Parler de «kidnapping» est une erreur de jugement. Le dernier kidnapping remonte à la crise d’Octobre de 1970, lorsque le Front de libération du Québec enlève le ministre Pierre Laporte. Le mouvement étudiant québécois ne s’inscrit aucunement dans ce genre d’action.
Par contre, certains étudiants ont parfois recours à la violence. Le 31 mars 2011, lors d’une manifestation au centre-ville, des étudiants ont vandalisé deux auto-patrouilles et des voitures de luxe.
Non à la violence
La violence nuit au débat actuel. Les policiers et les étudiants ont chacun leur part de responsabilité.
La police de Montréal a montré cet automne qu’elle était capable de dialoguer avec les manifestants d’Occupons Montréal. Elle doit poursuivre dans cette voie de discussion et faire preuve de patience.
Les étudiants doivent quant à eux éviter la provocation s’il veulent enrayer l’escalade de la violence. Les manifestations organisées par les différentes organisations se sont déroulées pacifiquement depuis l’automne. Elles doivent continuer dans cette voie.
Lors des manifestations nationales prévues les 23 février et 22 mars prochains, les étudiants doivent pouvoir manifester pacifiquement, sans craindre l’arbitraire policier.
Pour un débat éclairé, il faut dire non à la violence sous toutes ses formes.
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Plusieurs associations étudiantes préparent en ce moment des votes de grève. Êtes-vous pour la grève? Êtes-vous contre? Faites valoir votre opinion et écrivez-nous à redac@quartierlibre.ca.
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