Volume 20

Jacques Parizeau était de passage à l'UdeM le 17 octobre dernier. (Crédit photo : Pierre-Luc Daoust)

Édito : Jacques Parizeau comme inspiration

Jacques Parizeau est inspirant. Il suffit de lire l’article sur son passage à l’UdeM pour le constater. Pourtant, l’ancien premier ministre parle de péréquation et de balance des comptes courants. Il prône un accroissement de la productivité et de l’innovation dans les entreprises québécoises. Rien d’original jusqu’ici. On croirait lire un article de The Economist.

Ce n’est donc pas tant dans le fond de son discours que Jacques Parizeau se distingue des autres politiciens.

Il dégage un humanisme et une humilité digne des grands de ce monde. Il n’essaie pas de faire passer ses idées en ridiculisant ses opposants. Il n’est pas alarmiste. Il fait confiance à l’intelligence de son auditoire. Jacques Parizeau inspire par son adhésion à un idéal, le souverainisme, et la cohérence de sa vision politique.

J’ai été influencé à un niveau très personnel par lui. Jacques Parizeau a été une des personnes qui m’a convaincu d’obtenir mon diplôme. J’avais 22 ans. Il me restait une session en physique et mathématiques à l’Université McGill afin de compléter mon baccalauréat. Une note misérable à un cours de mathématiques à la session d’automne m’avait sapé le peu de motivation qui me restait. Je voulais tout laisser tomber. J’ai donc annulé les cinq cours qu’il me restait et j’ai pris du temps pour me reposer.

C’est dans ces mois de réflexion que j’ai eu la chance de dîner au restaurant avec Jacques Parizeau. Il m’a alors parlé d’un couple, l’un ingénieur, l’autre avocate. Les deux étaient blasés de la vie en ville et étaient allés travailler dans le Grand Nord québécois dans un village amérindien. Comme quoi, un diplôme n’est pas une fin en soi, mais un point de départ.

Cet entretien m’a laissé l’impression d’un homme profondément humain et à l’écoute.

* * *

Il y a en ce moment une remise en cause des institutions québécoises et des personnes qui les représentent. Les allégations de corruption fusent à la commission Charbonneau. Les ingénieurs, les fonctionnaires, les politiciens municipaux et provinciaux sont entachés.

Les policiers ont perdu une part de leur crédibilité. Il suffit de penser aux agissements de la matricule 728, Stéfanie Trudeau, et d’autres policiers («Tiens ! Dans les fesses, mon câlisse!») pendant les manifestations en marge de la grève étudiante.

Les recteurs des universités n’impressionnent plus personne. La présidente de la Fédération étudiante universitaire du Québec, Martine Desjardins, qui a montré une modération au cours des derniers mois, est allée d’accusation sans équivoque dans une lettre du Devoir du 25 octobre dernier. « Afin de répondre à un impératif idéologique pour gonfler leurs revenus, endetter les étudiants, les recteurs avaient menti à ces derniers ainsi qu’à la population », écrit-elle à propos d’une étude de la Conférence des recteurs et des principaux des universités du Québec qui voulait démontrer le sous-financement des universités québécoises.

Alors que l’avenir des universités québécoises se jouera lors du prochain Sommet sur l’Enseignement supérieur, la dignité et la probité de Jacques Parizeau doivent servir d’inspiration à tous.

 

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