Édito : Guy Breton doit-il démissionner?

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Par Vincent Allaire
mercredi 3 octobre 2012
Édito : Guy Breton doit-il démissionner?
Des étudiants ont manifesté le 1er octobre dernier pour dénoncer l'intervention policière sur le campus de l'UdeM les 27 et 28 août derniers. (Crédit photo : Pascal Dumont)
Des étudiants ont manifesté le 1er octobre dernier pour dénoncer l'intervention policière sur le campus de l'UdeM les 27 et 28 août derniers. (Crédit photo : Pascal Dumont)

La deuxième rentrée à l’université a été le théâtre d’une manifestation ambulante le 1er octobre dernier. Les manifestants voulaient exprimer leur colère vis-à-vis des actions de répression policière survenues à l’université les 27 et 28 août derniers. Vingt-neuf manifestants avaient été arrêtés lors de ces deux journées.

Un étudiant rencontré sur place lundi dernier disait même souhaiter la démission du recteur de l’UdeM, Guy Breton. Cette demande flotte dans l’air depuis des mois déjà. Dans une lettre ouverte publiée dans Le Devoir le 30 août dernier, la coordinatrice aux cycles supérieurs de l’Association de philosophie de l’Université de Montréal, Blandine Parchemal, demandait la démission Guy Breton, sans indemnité de départ. Dix-sept associations étudiantes de l’UdeM avaient signé cette lettre. Déjà, en avril dernier, Mme Parchemal réclamait la démission de Guy Breton, encore une fois sans indemnité de départ, sur le site change.org. Depuis, 2347 personnes l’ont signée.

Mais la démission de Guy Breton est-elle possible ? La situation dans les autres universités et cégeps de la province nous laisse penser que non.

En avril, le recteur de l’Université du Québec en Outaouais (UQO), Jean Vaillancourt, fait appel aux policiers pour tenter de faire appliquer l’injonction l’obligeant à dispenser les cours dans son établissement. Plus de 150 personnes sont même arrêtées à l’extérieur de l’UQO le 19 avril. Les professeurs de l’UQO demandent sa démission le 1ermai. Pourtant, M. Vaillancourt est toujours en poste.

Le 29 mars 2012, le recteur de l’Université du Québec à Chicoutimi (UQAC), Michel Belley, fait appel aux forces policières pour déloger un sit-in dans son bureau. M. Belley est en fin de mandat et cédera son poste en mai 2013.

Le 15 mai 2012, la police intervient au Collège Lionel- Groulx à Sainte-Thérèse à la demande de la directrice du collège, Monique Laurin. Mme Laurin se défend alors en déclarant que les tribunaux la forcent à tenir les cours. Elle se dit obligée de faire appel à la police, qui effectue cinq arrestations après une bousculade violente avec des manifestants. En juin, Mme Groulx décide de prendre sa retraite. Elle quittera ses fonctions en janvier 2013.

Les gestes posés par l’administration de Guy Breton sont de même nature que ceux posés par ses collègues, directeurs d’établissement. Je ne cautionne pas ses décisions. Je crois qu’une position d’ouverture et de dialogue, plus similaire à celle adoptée par l’UQAM, aurait été préférable.

Toutefois, je ne crois pas que sa démission à ce moment-ci réglerait quoi que soit. La hausse décrétée par le précédent gouvernement libéral a été annulée par le gouvernement péquiste. Demander la démission du recteur ne ferait que perpétuer l’atmosphère de confrontation créée par le gouvernement libéral. Sortons-nous de cette dynamique une fois pour toutes.

Ceci étant dit, M. Breton, nous attendons toujours l’entrevue que vous nous avez promise.