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« Écrire pour la réalité virtuelle » dans les arts

« Un artiste a fait des danseurs tout petits et d’autres géants, tu te retrouves donc tantôt en tant que spectateur géant, tantôt en tant que spectateur tout petit, en passant d’un décor à un autre, explique l’étudiante au doctorat en études cinématographiques à l’UdeM Oriane Morriet. C’est quelque chose que l’on ne peut pas expérimenter physiquement, ça n’existe pas. Mais en réalité virtuelle, on peut. »

Pendant trois ans, Oriane a participé à une centaine d’œuvres immersives en réalité virtuelle. Elle s’est intéressée au processus de création des concepteurs et a présenté son étude « Écrire pour la réalité virtuelle » au concours J’ai une histoire à raconter, organisé par le Conseil de recherches en sciences humaines du Canada. Celle-ci lui a permis de faire partie des cinq lauréats. L’étude de la doctorante met en exergue le fait que la réalité virtuelle s’applique à toutes sortes d’arts.

« Il n’y a pas vraiment de créateurs de réalité virtuelle, ce sont des gens qui viennent d’autres arts : du théâtre, du cinéma, de l’architecture, de la sculpture, de la danse, etc., énumère Oriane. Ils amènent avec eux tout un processus de création de leur art traditionnel. » Elle ajoute qu’assister à une exposition de photographie ou à une séance de méditation en réalité virtuelle est possible. « Chaque forme d’art que l’on connait a un pendant réalité virtuelle », souligne-t-elle.

Des expériences inédites

« Ce qui intéresse généralement les concepteurs, c’est d’immerger le spectateur dans un espace qui n’est pas réel et de lui présenter des objets ou des actions qui ne sont pas réels », décrit l’étudiante. Elle définit la réalité virtuelle comme un espace où l’impossible devient accessible. « L’un des artistes que j’étudie fait des sculptures en réalité virtuelle, précise-t-elle. L’expérience traditionnelle dans un musée ne permet pas de toucher les œuvres, alors qu’en réalité virtuelle, tu peux rentrer dans la sculpture. Tu peux être dans des buildings de 100 ou 200 mètres de haut, et tout est faux, c’est de la réalité virtuelle. Ça permet de construire des choses qui coûteraient trop cher en vrai. »

Bien que la réalité virtuelle existe depuis les années 1960, les arts lui permettent d’exister en tant que moyen. « La réalité virtuelle ne s’est pas imposée en tant que médium, mais plutôt comme une technologie appliquée aux arts », ajoute Oriane, qui travaille également comme scénariste sur une pièce de danse en réalité virtuelle intitulée Under water.

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