Offert à chaque mois d’octobre depuis 20 ans, cette initiative de la professeure au Département de muséologie Colette Dufresne Tassé et de la chercheuse Marie-Clarté O’Neil permet aux étudiants des deux universités d’approfondir leurs connaissances de la muséologie française. « Il y a des visites dans différents musées de Paris, raconte la responsable des stages du Département, Joanne Côté. On rencontre des professionnels, des conservateurs, des gens de l’éducation, des directeurs de musées. »
Le but de ce séminaire est de donner aux étudiants québécois un aperçu de la vision, de la structure organisationnelle et de la répartition du pouvoir français. « La muséologie est très différente en France et en Amérique du Nord, poursuit Mme Côté. La fonction éducative a toujours été importante en Amérique du Nord, dès la création des musées, tandis qu’en France, c’est le conservateur qui est au centre de toutes les décisions. » C’est également l’occasion d’aller voir ce qui se fait autrement.
Une expérience enrichissante
Le cours se constitue de 45 heures condensées en deux semaines. Les conférences offertes portent sur des sujets variés. Les étudiants ont l’occasion de visiter de grands musées parisiens durant les heures de fermeture comme le Château de Versailles ainsi que de plus petits musées privés.
L’étudiante en muséologie à l’UQAM Julie Rose a suivi le séminaire cet automne. Elle avait auparavant réalisé un stage dans un de ces musées privés, l’été dernier. « Après mon stage au Musée de la Vie romantique à Paris cet été, c’était vraiment intéressant d’y retourner avec une perspective sur la muséologie française qu’on a difficilement à travers les textes, confie-t-elle. Le fait qu’on soit un groupe critique nous a donné l’opportunité d’avoir des discussions très formatives et même d’échanger autour de certains sujets polémiques avec beaucoup d’ouverture d’esprit. »
L’étudiante à la maîtrise en muséologie de l’UdeM Emma Servonnet retient quant à elle la qualité des interventions données par les intervenants, qui ne sont jamais les mêmes d’une année à l’autre. « C’était vraiment intéressant de rencontrer des intervenants du milieu venant de tous les corps de métiers, issus du Louvre, de l’École du Louvre, mais aussi d’autres musées, raconte-t-elle. Cette expérience m’a permis de mettre en relation la formation française et anglo-saxonne puisqu’au Québec, on a vraiment le mélange entre les textes qu’on étudie qui sont principalement en français et notre manière de penser qui est plus anglo-saxonne ».
Julie exprime aussi son étonnement quant aux différences qu’elle a pu rencontrer entre la France et le Canada concernant certains aspects de la vie muséale. « J’ai pu réaliser que le Canada était vraiment plus avancé dans le domaine de la muséologie, notamment avec des choses mises en place depuis les années 80 ici et depuis seulement une dizaine d’années en France », explique-t-elle.
Du point de vue organisationnel, un des enjeux principaux est d’adapter le programme aux étudiants québécois, puisque leur formation est très différente de celle offerte en France. « Nos étudiants, issus du programme de muséologie et donc d’une discipline multidisciplinaire, sont différents de ceux de l’École du Louvre », résume Mme Côté. L’objectif est de recouper tous les aspects de la muséologie, de la recherche à la conservation, en passant par les services offerts aux programmes scolaires et tout ce qui a trait à la communication.