Échange de bons procédés

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Par Marianne Castelan
mercredi 3 avril 2019
Échange de bons procédés
L'école primaire Simon-Vanier est rattachée à la commission scolaire de Laval. (Crédit photo : Pxhere.com)
L'école primaire Simon-Vanier est rattachée à la commission scolaire de Laval. (Crédit photo : Pxhere.com)
Soutenir les enseignants dans leur formation continue et contribuer à la réussite des élèves issus de milieux défavorisés sont les principaux objectifs du partenariat entre l’UdeM et l’école primaire Simon-Vanier. En contrepartie, l’Université peut récolter des données de recherche sur place et avoir l’assurance que les futurs stagiaires envoyés dans cette école seront bien encadrés.
« Entre nos rencontres, ils mettent en œuvre les éléments dont on a discuté, et ensuite, on revient sur ce qu’on a mis en œuvre, on propose à nouveau autre chose, on en discute, et ça fonctionne de manière cyclique. »
Isabelle Montésinos-Gelet, professeure titulaire à la Faculté des Sciences de l’Éducation.

« C’est important que nos professeurs transmettent des connaissances ou des résultats de recherche autrement qu’à travers des programmes classiques comme le baccalauréat et la maîtrise », remarque la doyenne de la Faculté des sciences de l’éducation (FSE), Pascale Lefrançois. C’est dans cette optique qu’a été créé le partenariat avec l’école primaire Simon-Vanier, située à Laval.

« Dans un partenariat comme celui-ci, on commence par identifier des défis auxquels l’école doit faire face, détaille-t-elle. Dans le cas de l’école Simon-Vanier, les enseignants avaient ciblé comme défi l’enseignement de la lecture et de l’écriture dans l’école primaire surtout au deuxième et au troisième cycle. » Mme Lefrançois précise que le partenariat devrait s’étaler sur deux années scolaires, soit jusqu’en 2020.

Un partenariat en trois temps

Pour ce faire, la Faculté a fait appel dans un premier temps à Isabelle Montésinos-Gelet, didacticienne du français spécialisée dans l’enseignement de la lecture et de l’écriture à l’aide de la littérature jeunesse à l’UdeM. « La professeure encadre et accompagne les enseignants pour les aider à améliorer leurs pratiques pédagogiques », résume Mme Lefrançois.

En échange, dans un deuxième temps, la doyenne explique qu’il sera possible de recueillir des données concrètes, basées sur les défis propres de l’école. « Ce qui nous intéresse souvent, ce sont les effets d’une nouvelle pratique sur l’apprentissage des élèves, informe-t-elle. On peut récolter des données là-dessus, voir ce que les élèves sont capables de faire en début d’année et ce qu’ils sont capables de faire en fin d’année. » Les résultats seront ensuite communiqués, notamment aux étudiants en formation de la Faculté.

Dans un troisième temps, le partenariat servira aux futurs stagiaires étudiants en sciences de l’éducation à l’UdeM. « Quand on va envoyer des stagiaires dans cette école-là, on saura qu’ils vont être bien encadrés, bien formés », détaille Mme Lefrançois.

Partenariat efficace

« Dans un milieu comme le nôtre, défavorisé, multiethnique et allophone, on rencontre des défis au quotidien, explique le directeur de l’école, Carl Vaillancourt. La façon d’enseigner doit être efficace. » Son établissement scolaire est « coté 10 », ce qui correspond au type d’école le plus défavorisé.

« On voit une amélioration au niveau de la stratégie de lecture des élèves, se réjouit l’enseignante de l’école participant au projet, Caroline Deroy-Fortier. Mais aussi dans la façon dont ils répondent aux questions et dans la façon dont ils vont élaborer leurs réponses. » Pour elle, ce partenariat est une réussite et a déjà su montrer des effets positifs depuis sa mise en place en septembre 2018. « Les répercussions ne sont pas seulement au niveau des élèves, mais aussi au niveau des enseignants », ajoute-t-elle.

Objectif de formation continue

Mme Montésinos-Gelet explique que les recherches sur la formation continue des enseignants mettent de l’avant que les formations ponctuelles ne sont pas efficaces pour maintenir les enseignants à niveau. « Les modèles d’accompagnement qui sont efficaces, ce sont ceux dans la durée, qui s’étalent idéalement sur plusieurs années et qui impliquent des allers-retours entre des contenus qui sont travaillés et des mises en pratique », explique-t-elle.

Pour la professeure, le partenariat avec l’école Simon-Vanier correspond à ce modèle. « Entre nos rencontres, ils mettent en œuvre les éléments dont on a discuté, et ensuite, on revient sur ce qu’on a mis en œuvre, détaille-t-elle. On propose à nouveau autre chose, on en discute, et ça fonctionne de manière cyclique. »

La professeure, qui a l’habitude de travailler avec des élèves issus de milieux défavorisés, évoque des retours positifs de la part du personnel enseignant. « D’après eux, les élèves sont beaucoup plus engagés en classe », souligne-t-elle.

Bonne image

« On est dans la première année de notre Plan d’engagement vers la réussite, souligne la présidente de la commission scolaire de Laval, Louise Lortie. Une de nos priorités est d’avoir une organisation reconnue pour la qualité de ses pratiques pédagogiques. »

La doyenne de la Faculté des sciences de l’éducation confie vouloir signer davantage de partenariats comme celui-ci. « Bien sûr, on ne pourra pas en avoir 250, parce que ça nous prend un professeur chaque fois, relativise-t-elle. Ce qu’on souhaite faire, c’est qu’au moment où le défi avec l’école Simon-Vanier sera relevé, on pourra envoyer notre professeure dans une autre école. » Elle précise que l’école continuera d’accueillir les stagiaires de l’UdeM et qu’à la fin du projet, la FSE offrira un suivi, moins régulier, à l’établissement et à ses enseignants.