Du jazz au Gésu

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Par Aude.Garachon
mardi 26 octobre 2010
Du jazz au Gésu

Ambiance mystique à la salle du Gésu : l’ensemble de jazz Joël Miller & Mandala fait swinguer la chorale Della Dona.

« La salle du Gésu ? Alors prenez à votre droite, vous allez tomber dessus. Une grande église, vous ne pouvez pas la rater ». Une église ? Un concert de jazz ? Voyons donc… Rassurez-vous, le concert n’a pas lieu dans la nef, mais dans un grand amphithéâtre jouxté à l’église du Gésu.

Jeudi soir à l’occasion de l’Off Jazz festival, Joël Miller et son ensemble Mandala nous captive en musique. Le saxophoniste interprète  des morceaux de son dernier disque, Tantramar ainsi que d’autres compositions inédites.

Pour les deux premiers morceaux , cinq personnes sur scène :  Joël Miller au saxophone, Kenny Bibace à la guitare, John Roney au piano, Fraser Hollins à la contrebasse, et Thom Gossage à la batterie : un jazz classe, net, envoûtant.

Le saxophoniste se retourne alors vers le fond de la scène. Projecteurs : 17 jeunes choristes vêtues de noir débarquent sur scène, pour interpréter « I’ve got the blues », sans doute le meilleur morceau de la soirée.  17 voix féminines, en harmonie, utilisées comme un 6ème  instrument : la chorale Della Dona, dirigée par Iwan Edwards,  fait vibrer. Tandis que les filles au fond entonnent un rythme répétitif, deux choristes viennent au devant de la scène pour chanter le refrain, repris par le saxophoniste.

Original, brillant, novateur….mais lorsque le piano entame son solo, les deux choristes ne savent pas où se mettre, attendent sur le côté de la scène en se dandinant avec gêne.

Voilà le principal reproche à faire à cet ensemble : ils ne sont pas ensemble. Le chœur est sous-exploité, et le band fait parfois décoration. Qu’il est difficile de mettre tout le monde au diapason…

Et pourtant, que de brio dans le groupe ! Comme l’excellent John Roney, qui utilise à la fois son piano et un synthé  où est enregistré milles et un sons, ou encore le contrebassiste, et son solo de basse électrique ensorcelant.

C’était un pari ambitieux pour Joël Miller. Même si certains morceaux ne décollent pas, on reste charmé par cet ensemble atypique.