Grâce à une importante collection de documents manuscrits et de vestiges matériels, l’exposition nous transporte à travers les siècles pour découvrir l’écrit sous ses formes médiévales. « L’exposition est organisée de façon chronologique, dévoile M. Herman. On commence à la fin de l’Antiquité, c’est-à-dire aux IVe et ve siècles et, à travers des reproductions des manuscrits les plus fameux, on traverse plus d’un millénaire d’histoire du livre. »
L’exposition initie d’abord les visiteurs au monde de l’écrit médiéval à travers les divers outils de l’écriture, telles les plumes d’oie utilisées par les scribes et enlumineurs, puis vers les différents pigments utilisés pour créer l’encre, provenant d’animaux, de végétaux, voire de minéraux. « C’est bien de pouvoir voir les outils qu’ils utilisaient, l’encre, les pigments, on ne peut voir tout ça d’habitude », opine l’étudiant à la maîtrise en histoire Benoît Martel.
L’exposition remonte ensuite le temps jusqu’à l’Antiquité tardive aux débuts du codex, l’ancêtre du livre actuel, avec un facsimilé du Vergilius Augusteus. Ce document, le plus vieux de l’exposition, contient des textes de Virgile écrits à Rome au ive siècle.
À partir de ce point, le visiteur avance à travers les siècles jusqu’à l’arrivée de l’imprimerie, passant entre autres devant un facsimilé de la bible de Saint Louis, majestueusement décorée et réalisée entre 1226 et 1334, ou encore le livre d’heures d’Isabelle de Castille, un recueil de prières adaptées aux différents moments de la journée, lui aussi richement orné. L’esthétisme de ces œuvres n’est pas étonnant selon le bibliothécaire de la BLRCS, Éric Bouchard. « Il fallait se mettre à une discipline plus grande pour transmettre les connaissances qu’on jugeait les plus importantes à l’époque, et on ne le faisait pas de façon uniquement utilitaire, on les rendait les plus jolis possible », explique-t-il.
Les facsimilés ont un rôle important dans cette exposition. Ce sont d’abord des reproductions à l’identique, reproduisant même les défauts ou les signes de dégradation de documents manuscrits. « L’exposition permet de voir et d’examiner des objets qui sont très rarement accessibles à des non-spécialistes, explique M. Herman. Elle permet d’exposer temporairement ces objets qui ne peuvent l’être longtemps du fait de leur fragilité et de leur rareté. »
D’or et d’azur rappelle que le rapport à l’écriture a connu une grande évolution depuis ses débuts. « On parle souvent de nos jours de la fin de l’écriture avec les technologies numériques, relate M. Herman. C’est toute une histoire millénaire qu’aujourd’hui nous avons tendance à oublier avec la facilité des supports numériques, avec l’omniprésence des écrans et des caractères imprimés. » L’exposition sera présentée jusqu’au printemps 2016 à la BLRCS.
*ancêtre du livre moderne D’or et d’azur
Jusqu’au printemps 2016
4e étage du pavillon Samuel-Bronfman 3000, rue Jean-Brillant | Gratuit