« L’industrie du sport a été beaucoup construite sur la passion pour le sport », détaille M. Brunelle, qui souligne qu’en parallèle, peu d’expertises existent au niveau de la gestion. « Souvent, ce qu’on va avoir, c’est l’histoire d’un ancien athlète passionné qui a envie de prendre la responsabilité d’une organisation, raconte-t-il. Et qui, du meilleur de ses connaissances, essaye de gérer celle-ci. Parfois, ça fonctionne, puis d’autres fois, ça fonctionne moins bien. »
« Dans le programme, on est à peu près la moitié à être professeurs de carrière, l’autre moitié, ce sont des gens du milieu », assure M. Brunelle, qui explique vouloir amener ses étudiants au plus près de la réalité d’un professionnel de l’industrie.
Un engouement sans précédent
« On a vu qu’il y avait vraiment une demande », explique le créateur du programme. En septembre 2018, M. Brunelle a créé un microprogramme en management du sport, qui a été très populaire parmi les étudiants. « C’est le programme qui a reçu le plus de demandes d’admission de l’histoire des microprogrammes de HEC pour une première année », se réjouit-il, avant de préciser que c’est face à cette demande qu’il a décidé, en concertation avec le reste de l’équipe éducative, de créer le DESS.
« On a donc poursuivi le développement et on a créé un DESS qui va commencer en septembre prochain, détaille-t-il. Aux cinq cours du microprogramme vont s’ajouter cinq autres cours, qui vont être des cours de fonction organisationnelle. » Le professeur évoque notamment un cours de marketing du sport, un autre sur le droit du sport, ou encore un cours d’organisation d’événements propre à l’industrie sportive.
Selon M. Brunelle, c’est l’ancienne escrimeuse olympique Julie Mahoney, également chargée de l’organisation des événements sportifs à la mairie de Montréal, qui assurera ce cours.
Des compétences pratiques
Pour le directeur général de Sports Québec et étudiant au microprogramme, Alain Deschamps, suivre ce type de formation permet de s’informer et de rester à jour sur les pratiques de gestion. Il fait partie du tiers des élèves du programme actuellement en poste dans l’industrie.
Un autre tiers est composé de professionnels du milieu, mais qui n’occupent pas de poste de gestion, que ce soit des athlètes, des coachs ou encore des arbitres. Le dernier tiers représente des professionnels curieux. « Ce sont par exemple des avocats ou des comptables qui aimeraient faire carrière dans l’industrie du sport, et qui suivent cette formation-là pour avoir les outils afin de trouver un emploi dans le milieu », résume M. Brunelle. Le programme est aménagé sur les fins de semaine, pour permettre aux professionnels de poursuivre leur activité en parallèle.
M. Deschamps explique avoir pu appliquer directement certaines connaissances apprises lors de ses cours, au sein de son entreprise. «Dans le cours “Management du sport”, j’ai réalisé un travail approfondi d’une trentaine de pages et j’ai eu la permission de choisir, comme organisation sportive, la mienne : Sports Québec », détaille M. Deschamps. Il ajoute que le travail qu’il a effectué lui a permis de mettre en place les premiers jalons pour la planification stratégique 2019-2022 de Sports Québec, alors amorcée dans l’entreprise. « J’ai pu le montrer à la firme externe que nous avons engagée pour nous accompagner dans ce processus de planification », précise-t-il.
« L’objectif n’est pas juste d’être bon au Québec, remarque le fondateur de la start-up Athletc et également étudiant au microprogramme, Jean-Philippe Gagnon. Le but de ce programme-là est d’exceller dans la francophonie. » Pour lui, l’un des atouts principaux du programme est que les étudiants ont pu se constituer un réseau de professionnels dans le milieu sportif.
Une industrie particulière
« C’est une industrie qui a une logique unique », estime M. Brunelle. Il ajoute que les sources de revenus dans le sport peuvent être très différentes de celles d’autres industries. « Dans le sport, ce qu’on vend, c’est de l’émotion, du rêve, de l’espoir, des événements, une performance », insiste-t-il.
Selon lui, une autre particularité de l’industrie se trouve dans le type d’emplois qu’elle crée. « Le sport a beaucoup de bénévolat, et ce ne sont pas les mêmes dynamiques de gérer des gens qui sont là par passion, parce qu’ils aiment le sport, observe-t-il. Ça n’a rien à voir avec un professionnel du domaine qui a des compétences pour. Ça crée une dynamique assez particulière. »
Rencontrer la relève
« On va avoir l’équivalent de neuf heures de cours avec les Canadiens de Montréal, se réjouit M. Brunelle. On va tout voir, la galerie de presse, comment ils gèrent les concessions alimentaires, les commandites, toutes leurs analyses statistiques, etc. » Il ajoute que les étudiants vont également rencontrer l’Impact de Montréal et passer une soirée dans une loge pour regarder un match. « J’aurais aimé redevenir étudiant pour aller dans ce cours-là », s’amuse le professeur.
Les étudiants du microprogramme bénéficieront d’une passerelle pour entrer directement au DESS en gestion et management du sport.