Documentaire Tibétain

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Par Pascaline David
samedi 10 septembre 2011
Documentaire Tibétain

« Viens faire un tour au campement ! » lance une nomade tibétaine au début du documentaire Tibet : terre des braves. Le long-métrage réalisé par Geneviève Brault, diplômée en journalisme à l’UdeM, remplit une mission plutôt pédagogique en faisant voyager le spectateur dans une des régions les plus reculées de la planète.

 

Les prises de vue sont belles et rendent bien (mais sans plus)  la majesté des lieux où se déroule le documentaire. Ce monde spectaculaire de montagnes et de plateaux, de yaks et de rivières brunes aurait pu et sans doute dû mener à un documentaire beaucoup plus captivant.

 

Geneviève Brault a choisi de suivre une jeune famille canado-tibétaine en quête de son héritage. Gyamtso Sotse, Marijo Demers et leur petite fille Yangchen visitent la famille de Gyamtso pour la deuxième fois depuis qu’ils se sont installés à Montréal. Marijo Demers est passionnée de culture tibétaine et rédige un doctorat concernant le mode de vie des nomades tibétains et ce qui s’y oppose. Charmante histoire, famille unie. Marijo est même enceinte d’un garçon qui verra le jour en territoire chinois, ce qui réjouit beaucoup son papa ; la famille de Gyamtso déplace ses troupeaux en terre chinoise.

 

Charmante histoire, qui gâche un peu le documentaire. Marijo comme Yangchen comme Gyamtso interviennent régulièrement à titre de narrateurs : ils racontent qui ils sont, d’où ils viennent, ce qu’ils font. La petite Yangchen dit, sur quelques images d’elle et d’un cousin transportant une bassine remplie de bouse de yak, qu’elle travaille beaucoup plus au Tibet qu’à Montréal. Marijo explique, sur fond d’image d’une carte de la Chine et du Tibet, que les autorités chinoises veulent sédentariser les nomades. Gyamtso affirme, sur quelques images de lui photographiant une Tibétaine en train de traire un yak, que les nomades achètent très peu de choses, se nourrissant essentiellement de lait, de fromage et de yogourt. A certains moments, ce documentaire pourrait avoir été réalisé pour des enfants de troisième année du primaire. Il semble y avoir beaucoup de mises en scène, les participants manquent parfois carrément de naturel et la narration, franchement, est superflue. Il semblerait avoir été possible de communiquer l’information autrement que par une narration beaucoup trop naïve. Trois narrateurs ? C’est l’horreur pour le spectateur.

 

Tibet : terre des braves expose bien les limites philosophiques de la sédentarisation rampante et le cas précis des nomades tibétains. En même temps, l’angle du documentaire a peut-être été mal choisi. Il semblerait avoir été plus judicieux de ne pas mettre la famille Sotse autant en avant-plan.

 

Ne serait-ce que pour apprécier les prises de vue, il s’agit d’une oeuvre à voir sur grand écran.

 

Tibet : terre des braves est présenté en première mondiale au Cinéma du Parc les 9 et 10 et 11 septembre.