Culture

(Photo : Étienne Robidoux)

Discussions autour d’un théâtre LGBTQ

Si tous étaient d’avis pour dire que la communauté LGBTQ mériterait d’être mieux représentée au sein des théâtres montréalais, seule la metteuse en scène Xi Kin Li a considéré qu’un espace théâtral entièrement dédié à la communauté LGBTQ est nécessaire. « Personnellement, je sens qu’un espace physique qui priorise le groupe LGBTQ est très important », a-t-elle affirmé. Elle admet cependant que la viabilité économique d’un tel projet reste à évaluer.

Les autres intervenants ont pour leur part remis en question l’intérêt d’un espace consacré spécifiquement à la communauté LGBTQ. « Pour moi, le travail queer est intéressant lorsqu’il se retrouve dans n’importe quel endroit », a souligné la dramaturge Nathalie Claude. Elle a ajouté qu’il est important de mélanger tous les publics.

Arborant dans le même sens, le travailleur culturel non binaire Charlie Julien craint que le théâtre LGBTQ soit confiné à un espace qui serait spécialisé en thématiques queers. « Les directeurs de théâtre se diront : « Il y a un espace de théâtre queer, donc nous n’avons plus besoin d’avoir de personnages queers. » », croit-il.

Le dramaturge Michael Martini a de son côté suggéré de créer un site internet qui permettrait à la communauté théâtrale LGBTQ de faire connaître ses initiatives. « Je pense que plusieurs espaces théâtraux existants pourraient travailler sur des plateformes et des politiques plus inclusives, a-t-il suggéré. Il ne s’agit pas seulement de mettre en scène des personnages queers, mais aussi, et surtout, d’investir les politiques queers en dehors de la scène, en réfléchissant à l’accessibilité, à l’inclusion et à la diversité des structures mêmes du théâtre. »

La discussion a été lancée dans le cadre d’une adaptation théâtrale du film Vic + Flo ont vu un ours réalisé par Denis Côté en 2013. Présentée par le théâtre Talisman, la pièce aborde le thème du lesbianisme. Elle est jouée au théâtre Centaur jusqu’au 2 décembre.

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