«Nous avons des perceptions des comportements alimentares, qui proviennent du terrain ou encore de notre expérience en clinique et ce sondage va nous permettre de les valider », soutient la nutritionniste du Centre de santé et de consultation psychologique de l’UdeM, Amélie Sabourin. Le sondage « Dans votre assiette ? », qui s’adresse à tous les étudiants de l’UdeM et de ses écoles affiliées, permettra de mieux connaître les besoins et intérêts sur le plan alimentaire de la population étudiante.
La professeure au département de nutrition de l’UdeM et instigatrice du projet, Marie Marquis, voit dans cette recherche l’occasion d’améliorer l’offre de services à l’Université. « Les données recueillies pourront potentiellement servir d’argument pour inciter les services alimentaires à offrir des produits plus santé », illustre-t-elle. En démontrant, par exemple, qu’il y a une demande pour des produits biologiques, il sera plus facile d’inciter les fournisseurs alimentaires à adapter leur offre.
Quinze motivations, seize profils
Pour élaborer le sondage, l’étudiante à la maîtrise en nutrition à l’UdeM Annie Talbot, dirigée par Marie Marquis, s’est inspirée du « Eating Motivation Survey », une étude américaine menée en 2012 par les chercheurs Renner et associés. Le sondage cible quinze facteurs déterminant les choix alimentaires, établissant un lien entre la psychologie d’un individu et son comportement alimentaire. « Par exemple, je mange ce que je mange par habitude, en raison du prix, par commodité ou simplement pour subvenir au besoin de manger », résume Annie.
Ces motivations ont inspiré le questionnaire du sondage à l’UdeM. « Chacun de nos énoncés sous-tend une ou plusieurs motivations, poursuit Annie. Cela va nous permettre de savoir quelles motivations sont les plus récurrentes. » Le sondage propose à ceux qui le remplissent seize profils d’étudiants fictifs. « Jo Labalance » consomme des aliments qui l’aideront à perdre du poids et à augmenter sa masse musculaire, « Raph Auxfourneaux » mange ce qu’elle cuisine et « Juju Enexamen » perd le contrôle de son alimentation en fin de session.
Une offre adaptée
Plus les données récoltées seront précises, plus l’offre de services offerts par les SAÉ et le contenu des cafés et cafétérias du campus pourront être adaptés. Selon Mme Marquis, son équipe pourra, par exemple, déterminer à quelles préoccupations les étudiants du Département de communication ou d’enseignement sont plus sensibles, et adapter les campagnes d’information en conséquence. « Si le prix des aliments est une préoccupation qui ressort beaucoup, nous allons suggérer de créer des ateliers sur les façons de monter un menu à petit budget », ajoute Annie.
Le sondage représente une avancée pour les responsables des SAÉ. « On va avoir, à la grandeur du campus, une idée de l’attente des étudiants et les services sauront globalement que, s’ils élaborent une activité sur le campus, par exemple sur le gaspillage alimentaire, il va y avoir une résonance, un auditoire qui est sensible à ça », poursuit-elle. Selon Anne Talbot, les données du sondage permettront à l’UdeM de se mettre au diapason des habitudes alimentaires de la population étudiante.