Diapason : Laval se met au indie

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Par Olivier Boisvert-Magnen
mardi 16 octobre 2012
Diapason : Laval se met au indie
Avec pas d'casque se produira dans un club vidéo et dans un casse-croûte le 25 octobre prochain dans le cadre du festival lavallois Diapason (Crédit photo : Sarah Fortin).
Avec pas d'casque se produira dans un club vidéo et dans un casse-croûte le 25 octobre prochain dans le cadre du festival lavallois Diapason (Crédit photo : Sarah Fortin).

Du folk au club vidéo, du rock dans une buanderie, du hip-hop dans un loft : le Festival musical indépendant Diapason explore une nouvelle formule du 25 octobre au 3 novembre prochains. Il propose bon nombre de spectacles en orbite autour du nouveau campus de l’UdeM à Laval.

« Nous voulions nous rapprocher des étudiants et collaborer avec l’UdeM», explique la fondatrice et directrice artistique de Diapason, Patricia Lopraino. Pour ce faire, les organisateurs ont rétabli le partenariat avec CISM et ont programmé une dizaine de spectacles à prix modiques et faciles d’accès à partir de l’UdeM.

Le transport par autobus de la Société de transport de Laval (STL) est compris à l’achat de tout billet. Cinq évènements ont même lieu directement sur le campus, dont une conférence sur les techniques pour percer le marché des radios indépendantes québécoises (voir au bas de la page).

Autrefois uniquement un concours pour la relève musicale lavalloise, Diapason invite désormais des groupes alternatifs de partout au Québec. «Nous nous sommes rendu compte que la plupart des groupes passaient par Montréal et allaient ensuite dans les villes de la Rive-Nord, comme Saint-Jérôme ou Sainte-Thérèse, indique Mme Lopraino. Ils oubliaient carrément Laval.»

Dans la programmation 2012, Bernard Adamus, Avec pas d’casque et Marie-Jo Thério côtoient des musiciens de la relève comme Will Driving West, Les Soeurs Boulay et Alaclair Ensemble.

Les organisateurs ont défriché le terrain lavallois pour y trouver des salles atypiques comme des églises, des cafés, des casse-croûtes. «Le but, c’est de piquer la curiosité du public, dit la directrice artistique. Par exemple, on voulait un show qui rock, alors on a programmé Les Dales Hawerchuk dans une grande buanderie. Évidemment, les artistes doivent accepter de se plier à l’exercice et certains refusent. Mais, en général, ils tripent.» Pour le lancement de la programmation, le 25 septembre dernier, Dany Placard a fait un miniconcert dans un autobus de la STL.

Ces spectacles hors du commun ont toutefois leurs conséquences : un petit nombre de spectateurs peuvent y assister. « L’idée, c’est d’avoir un moment unique, une proximité entre l’artiste et le public, dit Mme Lopraino. Les gens n’ont pas le choix de se dépêcher pour avoir un billet vu qu’il y a des salles qui ont une capacité d’à peine 20 personnes. »

Pour attirer un plus grand public, Diapason s’étend maintenant à toute la Rive-Nord. Le spectacle de cloture qui accueille Lisa Leblanc et cinq groupes de la relève a lieu cette année au Centre d’art de la petite église de Saint-Eustache. « Nous refaisons notre positionnement géographique avec les trois “L”, soit Laval, Laurentides et Lanaudière, explique-t-elle. C’est très vaste comme territoire, mais nous n’avons pas le choix. Il n’y a pas de boulevard Saint- Laurent à Laval. »  

 

Évènements à surveiller (par Mathieu Mireault) :

Conférence « Percer le marché des radios indépendantes au Québec 101 »

Trois représentants de CISM, la radio des étudiants de l’UdeM, vont expliquer comment les radios indépendantes fonctionnent au Québec le 25 octobre prochain au campus Laval de l’UdeM.

« À CISM, nous connaissons certains trucs qui fonctionnent généralement partout, raconte le directeur du marketing, Marc-André Laporte (photo). Par exemple, nous recevons une multitude d’enveloppes brunes avec des démos d’émissions dedans. Moi, si je voulais devenir animateur à CISM, j’enverrais une enveloppe rouge. » Le rouge est la couleur de la campagne de publicité de CISM depuis quelques années.

M. Laporte explique qu’il faut trouver des moyens originaux pour réussir à percer dans notre marché de surabondance d’informations. À cet égard, il félicite la démarche de Diapason. «C’est dur de convaincre des Montréalais d’aller à un spectacle de musique à Laval, explique l’auteur de deux tomes sur la stratégie marketing pour les musiciens. Mais se déplacer pour voir un spectacle de Dany Placard dans une galerie d’art, même si tu l’as vu 14 fois avant, ça vaut la peine. Ça va être un moment unique dans ta vie.»

Campus Laval de l’UdeM 1700, rue Jacques-Tétreault, local 3232

25 octobre, 9h30

Marc-André Laporte, directeur marketing de CISM, donnera une conférence sur les radios indépendantes (Crédit photo : Marc-André Laporte).

Les Dales Hawerchuk

Le passage des Dales Hawerchuk dans une buanderie de Laval ne passera pas inaperçu le 26 octobre prochain. «C’est certainement dans notre top trois des endroits les plus inusités où nous avons fait un concert dans notre carrière », explique le chanteur du groupe rock, Sylvain Séguin.

Jouer à Laval ne représente en rien un obstacle pour le groupe qui commence une tournée à travers le Québec. «On n’est pas inquiet, dit-il. Plusieurs amis nous attendent dans chaque ville.»

Le quintette veut profiter du lieu pour joindre l’utile à l’agréable. «C’est sûr que nous allons inviter les spectateurs à laver leur linge avant le rappel, raconte à la blague le chanteur. On aimerait ça jouer plus souvent dans les buanderies, car le bruit des sécheuses va nous aider à garder le tempo. Et, ce n’est pas parce qu’on va jouer dans une buanderie que notre show ne va pas rocker autant que d’habitude. On va être prêt, et j’espère que le public va l’être aussi.»

Buanderie Laval Plus 288-A, boul. de la Concorde Ouest

26 octobre, 20h30  

Les Dales Hawerchuk donneront un spectacle dans une buanderie à Laval (Crédit photo : Courtoisie Les Dales Hawerchuk).

Avec pas d’casque

Une expérience «intime» attend le public et le groupe folk Avec pas d’casque lors du Festival Diapason: «On joue deux fois dans la soirée, alors on voulait offrir quelque chose d’unique aux spectateurs », explique le chanteur et multiinstrumentaliste Stéphane Lafleur. Le 25 octobre prochain, le groupe jouera dans un casse-croûte, puis dans un petit club vidéo en face ne pouvant accueillir que 50 personnes.

«Nous allons ressortir des vieilles pièces qui n’ont jamais été enregistrées et des chansons qui ont été conçues au début du groupe, alors que nous étions juste deux musiciens», raconte M. Lafleur, aussi réalisateur de Continental, un film sans fusil. «Ça va être le fun de se réapproprier ces chansons maintenant que nous sommes quatre dans le groupe.»

Le groupe compte utiliser l’ambiance du club vidéo pour contraster avec sa musique lo-fi. «Ça serait vraiment drôle de projeter Robocop durant notre spectacle, plaisante-t-il. C’est l’un des films préférés de notre drummeur, Joël Vaudreuil.»

Club Vidéo 20/20 1305, boul. de la Concorde Ouest

25 octobre, 19 heures

Casse-croûte Patio Vidal 1323, boul. de la Concorde Ouest

25 octobre, 20 heures