En juillet 2013, le physicien, qui est également directeur académique de l’Institut d’énergie Trottier, coprésidait la Commission sur les enjeux énergétiques du Québec. « Cela m’a amené à conclure que nous avons un problème de gouvernance environnementale au Canada, explique-t-il. Nous avons des objectifs ambitieux, mais nous ne parvenons pas à les atteindre. »
Selon M. Mousseau, bien que la législation québécoise traite des questions écologiques, certains textes, comme celui sur le développement durable, entré en vigueur en 2006, peinent à être appliqués. « Le problème canadien, c’est qu’on se donne des objectifs, mais qu’on ne met rien en place pour les accomplir, regrette-t-il. On n’est pas encore capables de transformer ces idées-là en réalité. »
Ce dysfonctionnement est apparu aux yeux d’autres spécialistes du domaine. « On a décidé, avec plusieurs confrères, d’adopter une approche plus constructive, expose le professeur. Nous souhaitions proposer un modèle de transformation de la gouvernance environnementale. » Si le projet est encore à développer, un mémoire sera déposé à l’automne et une série de consultations sont prévues au courant de l’hiver 2018.
Ce projet prendra la forme de propositions concrètes qui seront à terme soumises à la classe politique et pourront ainsi relancer le débat écologique. À un an des élections québécoises, c’est selon lui un moyen de tenter de forcer les partis politiques à se positionner sur la question. « Ce sont eux qui, s’ils décident d’en faire un enjeu électoral, peuvent ensuite demander à l’appareil gouvernemental de faire des transformations », insiste-t-il.
Sensibiliser la population
Le groupe d’experts ne sera d’ailleurs pas le seul à s’engager dans cette action concrète. Normand Mousseau confirme qu’un appel à contribution publique sera lancé au mois d’octobre afin que les citoyens prennent part à la réflexion.