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En période de pandémie, les difficultés à atteindre le quorum lors des assemblées générales semblent s’accentuer. Crédit : Compare Fibre via Unsplash.

Des quorums inatteignables pour les associations étudiantes

Les associations étudiantes éprouvent parfois des difficultés à atteindre le quorum requis lors de leurs assemblées générales, plus encore en période de pandémie. Afin d’éviter de ralentir leur fonctionnement, elles mettent en place divers stratagèmes.

Pour qu’une assemblée générale (AG) puisse se tenir, un certain nombre de personnes doivent être présentes. C’est ce qu’on appelle un quorum.

L’Association des étudiants et étudiantes en psychologie et en neuroscience cognitive de l’UdeM (AGÉÉPUM) affirme avoir de la difficulté à atteindre son quota de 90 étudiants, qui en représentent près de 1 800. « Ce quorum de 5 %,c’est le chiffre qui a été décidé parce qu’il semblait le plus démocratique, affirme le trésorier de l’AGÉÉPUM, Renaud Roche-Garon. Il a été réduit à de multiples reprises, dès qu’on en avait l’opportunité, lorsqu’on réalisait que c’était rarement atteignable. »

« Il nous est arrivé quelques fois, même en présentiel, de ne pas atteindre le quorum, confie le coordonnateur général de l’Association des étudiants et étudiantes en philosophie de l’UdeM (ADÉPUM), Grégoire René. Depuis le début de la pandémie, nous avons organisé trois assemblées générales, et une seule n’a pas obtenu le quorum. » Le leur est établi à 10 % des membres inscrits, soit 34 personnes.

L’Association des cycles supérieurs en droit de l’UdeM (ACSED) éprouve les mêmes difficultés et peine également à pourvoir l’ensemble des postes au sein de son conseil d’administration (CA). « On a aussi des problèmes au niveau du CA, révèle le trésorier de l’ACSED, Victor Larrouquère. Lors de l’élection, pour dix postes à pourvoir, on n’avait que trois candidatures. On est vraiment en effectif réduit, ça ralentit les processus. »

Quelles options ?

Afin de remédier aux procédures administratives qui ralentissent leur fonctionnement, les associations mettent en place diverses stratégies.

« Après trois tentatives d’AG non réussies, on a une disposition dans notre charte, qui nous permet de passer à un “quorum moral”, explique le trésorier de l’AGÉÉPUM. C’est-à-dire que les personnes qui sont présentes à l’AG constituent le quorum. » Cette méthode permet qu’une assemblée générale ait lieu, sans atteindre le quorum prévu. Afin d’éviter de ralentir les procédures administratives, l’Association procède également à l’élection du bureau exécutif par intérim, en présence du conseil exécutif uniquement. « De cette manière, on est capable de faire nos élections plus rapidement qu’en AG avec quorum », ajoute Renaud.

De son côté, l’ADÉPUM opte pour des cartes cadeaux afin d’inciter les étudiants à participer aux assemblées en période de pandémie. « Lorsqu’elles sont en présentiel, nous offrons de la nourriture gratuitement, précise Grégoire. Cette année, avec les assemblées à distance, nous avons passé le budget nourriture dans des cartes cadeaux chez leslibraires.ca. »

L’ACSED mise pour sa part sur la présence des étudiants au début du conseil d’administration.« La petite subtilité, c’est que le quorum a besoin d’être atteint juste à un seul moment, au tout début, souligne Victor. Il n’a pas besoin de se maintenir, même au moment des votes. Ce qui nous aide, parce qu’on finit rarement à 15 [quorum requis]. »

Les barrières du « virtuel »

En période de pandémie, ces difficultés semblent s’accentuer. Renaud affirme que l’AGÉÉPUM rencontre de grosses difficultés actuellement pour attirer l’attention des étudiants. « Généralement, ce qui fonctionne le mieux, c’est quand on fait des tournées dans les classes, détaille le secrétaire général de l’Association. Maintenant, on envoie un courriel, on diffuse plusieurs publications et des posts Instagram. Mais ce qui rejoint souvent le monde, c’est le contact direct. »

 « Avant la pandémie, on arrivait facilement à avoir de 30 à 40 personnes, affirme Victor. L’avantage, c’est que ça se passait au café Acquis de droit, il avait des pizzas gratuites, donc forcément, ça attirait plein de gens. » L’ACSED ne souhaite cependant pas diminuer ce nombre. « Déjà, 15, c’est le minimum, estime-t-il. Idéalement, il faudrait l’augmenter, mais on risquerait d’être paralysé. »

Pour l’ADÉPUM, les assemblées générales en présentiel sont un lieu de socialisation et de discussions, désormais impossible sur Zoom. « Nous n’envisageons certainement pas de continuer à en tenir de manière virtuelle une fois la pandémie terminée, assure Grégoire. Nous ne voyons pas les assemblées en ligne comme quelque chose de plus pratique, mais plutôt comme un mal nécessaire avec lequel nous devons vivre de manière temporaire. »

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