D’après des données statistiques datant de 2010, 82 % des étudiants inscrits au Département d’informatique et de recherche opérationnelle de l’UdeM (DIRO) étaient des hommes. Par contre, à l’École d’orthophonie-audiologie, les femmes étaient majoritaires à 94 %. Ces deux domaines d’étude étaient les plus déséquilibrés en matière de parité homme-femme.
Les statistiques indiquent que sur près de 39 500 étudiants inscrits à l’UdeM en 2010, 26 000 étaient des femmes. Il y avait donc plus de femmes que d’hommes à l’Université. Dans le DIRO, par contre, il y avait cinq hommes pour chaque femme inscrite.
La professeure au DIRO, Sylvie Hamel, pense que cette tendance existe depuis toujours. Elle croit qu’elle résulte en partie d’une fausse idée du sujet d’étude. « Quand on pense informatique, on a tendance à penser jeux vidéo ou programmations, explique-t-elle. Alors que c’est un domaine où l’on peut faire tellement de choses différentes. »
Mme Hamel constate que peu de femmes sont tentées par la perspective d’être programmeuse ou analyste. Selon la professeure, elles sont plutôt attirées par de nouveaux programmes comme la bio-informatique et l’informatique linguistique.
À l’instar du DIRO, en 2010, les hommes étaient majoritaires en physique et représentaient 76 % des 223 inscrits. Le directeur du Département de physique, Yves Lépine, tente une explication. « Certains pensent que c’est parce qu’il y a moins de modèles féminins, affirme-t-il. Les physiciens connus sont surtout des hommes ». Il mentionne que dans son département, il n’y a que deux professeures sur un total de 31 professeurs.
Sylvie Hamel admet que le même problème existe en informatique. « Cependant, je ne pense pas que ça nous empêche de choisir un domaine quand on aime ça », ajoute-t-elle. Pour inspirer les futures informaticiennes, Mme Hamel tient un site internet qui raconte les accomplissements des femmes de son département.
Plus de femmes en sciences sociales
Les hommes étaient absents des sciences sociales, avec un ratio d’environ trois femmes pour chaque homme en anthropologie, en psychologie, en criminologie et en linguistique. 90% des étudiants inscrits à l’École de service social étaient des femmes.
L’étudiant au doctorat en psychologie, Samuel Laventure, a constaté cette tendance. Il croit que l’intérêt est le facteur majeur qui motive un choix de programme et estime que c’est le résultat d’«habitudes sociales». Tandis que les femmes ont « une plus grande tendance à vouloir comprendre les comportements humains, à vouloir écouter et aider les gens à se sentir mieux », les hommes sont plus attirés par les domaines qui promettent « un meilleur statut social », soutient-il.
Selon M. Laventure, c’est plutôt une bonne chose qu’il y ait plus de femmes dans son programme. « Je crois que la majorité des gars qui vont en psychologie ne sera pas ébranlée par le fait qu’il y a plus de femmes que d’hommes, dit celui qui a rencontré sa conjointe dans ce département. Je n’ai entendu aucun gars se plaindre de la situation. »
******************************************************
Les huit départements à plus forte majorité féminine (Hiver 2010) |
Femmes inscrites |
Hommes inscrits |
Total |
Pourcentage de femmes |
Orthophonie-audiologie |
340 |
21 |
361 |
94 % |
École de psycho-éducation |
438 |
31 |
469 |
93 % |
École de service social |
372 |
43 |
415 |
90 % |
Pédiatrie |
55 |
6 |
61 |
90 % |
Nutrition |
288 |
36 |
324 |
89 % |
Sciences infirmières |
860 |
116 |
976 |
88 % |
École de réadaptation |
583 |
99 |
682 |
85 % |
Centre de formation initiale des maîtres |
1789 |
477 |
2266 |
79 % |
Les six départements à plus forte majorité masculine (Hiver 2010) |
Femmes inscrites |
Hommes inscrits |
Total |
Pourcentage d’hommes |
Informatique et recherche opérationnelle |
84 |
384 |
468 |
82 % |
Physique |
54 |
169 |
223 |
76 % |
Philosophie |
83 |
237 |
320 |
74 % |
Sciences économiques |
214 |
460 |
674 |
68 % |
Mathématique et statistiques |
190 |
370 |
560 |
66 % |
Histoire |
175 |
264 |
439 |
60 % |