Des professeurs d’université en grève contre le racisme et les violences policières

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Par Romeo Mocafico
jeudi 10 septembre 2020
Des professeurs d’université en grève contre le racisme et les violences policières
Dans une lettre officielle, le directeur général de l’Association canadienne des professeures et professeurs d’université (ACPPU), David Robinson, a encouragé les associations de personnel universitaire et leurs membres à soutenir la justice raciale en se joignant au mouvement ou en organisant des activités. Crédit : Roméo Mocafico
Dans une lettre officielle, le directeur général de l’Association canadienne des professeures et professeurs d’université (ACPPU), David Robinson, a encouragé les associations de personnel universitaire et leurs membres à soutenir la justice raciale en se joignant au mouvement ou en organisant des activités. Crédit : Roméo Mocafico
Dans le cadre du mouvement Scholar Strike Canada, des professeurs et des membres de la communauté universitaire ont suspendu leurs activités les 9 et 10 septembre pour dénoncer le racisme et les violences policières perpétrées envers les personnes noires.

Inspirés par la grève des membres de la NBA et de la WNBA, des professeurs et des universitaires ont cessé de travailler ce mercredi et ce jeudi au nom du combat contre l’injustice raciale. Le mouvement canadien Scholar Strike s’inscrit dans la lignée de celui démarré aux États-Unis à la suite d’un tweet de la professeure de l’Université de Pennsylvanie Anthea Butler.

« L’action canadienne s’aligne sur celle des États-Unis dans leur quête de justice raciale et dont l’objectif est de mettre fin aux violences policières commises contre les Noirs. Le mouvement condamne également les actions à l’encontre des autochtones et la violence coloniale », peut-on lire sur le site Internet du mouvement de grève, organisé au Canada par Beverly Bain de l’Université de Toronto et Min Sook Lee de l’Université de l’École d’art et de design de l’Ontario.

« Nous profiterons des journées des 9 et 10 septembre pour organiser des conférences publiques en ligne sur la brutalité policière et sur les violences dans les communautés, abordées sous les angles historique et contemporain », précise le communiqué. Ces conférences ont été diffusées en direct sur la chaîne YouTube de Scholar Strike Canada, où elles peuvent toujours être visionnées.

Fin des subventions policières et meilleure représentation

Dans une liste de revendications, Scholar Strike Canada réclame, entre autres, la fin des subventions octroyées à la police et le retrait des équipes de police des campus. Le mouvement s’attaque également à la sous-représentation raciale et demande le recrutement de professeurs et d’étudiants noirs et autochtones dans tous les établissements universitaires du pays.

Dans une lettre officielle, le directeur général de l’Association canadienne des professeures et professeurs d’université (ACPPU), David Robinson, a encouragé les associations de personnel universitaire et leurs membres à soutenir la justice raciale en se joignant au mouvement ou en organisant des activités. « Nous lançons également un appel aux administrations des universités et autres établissements d’enseignement supérieur à soutenir l’ensemble du personnel et les étudiants qui participeront à la grève les 9 et 10 septembre, et à ne pas les pénaliser. », peut-on lire.

À Montréal, le mouvement a été relayé par plusieurs syndicats étudiants tels que l’Association des étudiant-es diplômé-es employé-es de McGill (AÉÉDEM) et le Syndicat TRAC des auxiliaires de recherche et d’enseignement de Concordia (Teaching and Research Assistants at Concordia).