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Des prestations engagées à Délie ta langue !

La présentation orale devait être réalisée à partir d’une expression française. En cinq minutes, les participant·e·s devaient analyser, expliquer et mettre en lien l’expression choisie avec un enjeu social.

Avec l’expression « Gagner sa vie », l’étudiante à HEC Montréal Loanah Jouvin a remporté le grand prix du concours, d’une valeur de 5 000 dollars. Par l’usage de rimes, de métaphores et d’une diction très élaborée, elle a expliqué que l’expression provenait d’un épisode de la Bible dans lequel Adam et Ève sont condamnés par Dieu à devoir manger ce qui pousse dans les champs : « Tu gagneras ton pain à la sueur de ton front », a-t-elle notamment précisé.

L’étudiante a fait un lien avec les causes de l’itinérance en utilisant la métaphore d’une personne qui joue sa vie au Monopoly. « La pandémie a frappé, les loyers ont augmenté, son employeur l’a remercié, a-t-elle ajouté. Les jeux sont faits, son destin est scellé, le mois prochain, il sera expulsé. » Elle a conclu sa prestation en rappelant que la vie était un droit fondamental et non pas une récompense.

Le deuxième prix, d’un montant de 3 000 dollars, a été décerné à l’étudiant à la Faculté de droit de l’Université de Sherbrooke Raphaël Paillé. Avec l’expression « Qui ne dit mot consent », Raphaël a choisi de parler de l’abstentionnisme des jeunes aux élections provinciales et fédérales du pays. « Ne pas aller voter revient à accepter le résultat d’une élection », a-t-il rappelé pendant sa prestation. Il a ajouté que pour qu’une démocratie soit vraiment représentative, tous·tes les électeur·rice·s devaient se prononcer lors d’un suffrage. « Je voulais inciter les gens à aller voter, avec un ton humoristique », a-t-il expliqué.

Le candidat qui représentait l’Université de Montréal, Lucas Beaulieu, étudiant à la Faculté de médecine de l’UdeM, a reçu quant à lui le cinquième prix, d’une valeur de 500 dollars. Il a dénoncé la popularisation des discours misogynes en ligne, notamment par l’entremise du mouvement des incels (« célibataires involontaires »), avec l’expression « L’homme est un loup pour l’homme ».

Des enjeux internationaux

Même si la majorité des participant·e·s ont évoqué des causes qui touchent directement la population québécoise, certain·e·s ont choisi des enjeux internationaux.

C’est le cas de l’étudiante en sociologie au campus de Glendon de l’Université York Myriem Jbari. L’expression qu’elle a choisie, « Se prendre pour le nombril du monde », évoque souvent, selon elle, un égocentrisme excessif et une incapacité à regarder au-delà de ses préoccupations. « Le nombril est aussi cette cicatrice qui lie toutes les mères à leur enfant », a souligné l’étudiante en évoquant la douleur d’une mère lorsque son enfant « meurt sous les décombres ». Elle a d’ailleurs confié avoir participé au concours dans le but de « mettre la lumière sur ce qui se passe à Gaza, pas pour gagner un prix ».

L’étudiante au pôle d’études et de recherches des environnements urbains de l’Université de l’Ontario français Samuela Bielo Mwambabu a pour sa part choisi l’expression « Être vert de rage » pour aborder le conflit qui se déroule dans l’est de la République Démocratique du Congo (RDC). « Je suis verte de rage de vous dire qu’entre 2017 et 2024, six millions de personnes ont perdu la vie dans l’est de la République Démocratique du Congo », a-t-elle énoncé lors de son allocution. Elle a affirmé avoir choisi de prendre ce risque même si elle savait « que ça n’allait pas plaire à tout le monde. »

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