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Une étudiante en sciences infirmières procède à l’accouchement d’un mannequin robotisé.

Des patients ROBOTS

Le Centre de simulation ressemble davantage à un hôpital qu’à une salle de cours. Mais le décor n’est pas le seul élément qui soit réaliste. Des mannequins hommes, femmes et bébés reproduisent des réponses physiologiques telles que le rythme cardiaque, la phonation, la circulation sanguine ou encore le clignement des yeux, comme a pu le constater Quartier libre lors de l’inauguration. « Les nouveaux mannequins sont incroyables, tu vas toucher la peau et c’est vraiment la copie conforme de celle d’un être humain », s’exclame la future infirmière praticienne Vanessa Leblanc-Malo.

Un hôpital comme salle de classe

Ces patients virtuels sont contrôlés par une équipe d’enseignants qui évaluent les étudiants derrière un miroir sans tain, tout en communiquant avec eux à l’aide de micros, si besoin. « Quand tu te poses des questions, les professeurs te répondent », souligne l’étudiante Ariane Denis, qui a assisté à une simulation d’accouchement.

Les enseignants peuvent compliquer les exercices pour les étudiants. « S’il fallait que tu fasses l’évaluation de l’utérus du mannequin pour voir s’il avait une hémorragie, mais que tu ne l’as pas fait, ils vont simuler l’hémorragie, explique Ariane. Du sang va commencer à sortir et le mannequin peut arrêter de respirer. » Après la mise en situation, les enseignants passent en revue les interventions des apprentis infirmiers. « Tu reviens sur ce qui aurait pu être amélioré, sur ce qui n’a pas été fait et sur ce qui n’était peut-être pas bon », précise l’étudiante au baccalauréat en sciences infirmières. 

L’inauguration a permis de montrer que les simulations sont également destinées aux soins psychologiques. La Faculté des sciences infirmières fait parfois appel à des comédiens professionnels jouant le rôle de patients ayant des problèmes de santé mentale. Le Centre de simulation comprend également des lunettes de réalité virtuelle qui simulent notamment des visites à domicile.

Photo : Jacob Côté
Photo : Jacob Côté

Un outil pédagogique performant

Le responsable du centre, Haj Mohammed Abbad, a introduit les simulations dans les programmes de sciences infirmières en 2006. Depuis, il a insisté pour que ces dernières fassent partie intégrante de la formation des étudiants. « On ne peut pas garantir que les étudiants vont voir tous les problèmes de santé lorsqu’ils seront en stage, développe M. Abbad. Ici, avec la technologie, on peut les mettre dans des situations diversifiées et complexes, qu’ils ne seront pas garantis de voir en stage. »

Sur le plan pédagogique, M. Abbad pense que ces mises en contexte jouent un rôle important en augmentant la confiance des étudiants ainsi que leur motivation. Des études1 menées en parallèle du Centre de simulation montrent que ces formes d’apprentissage sont au rendez-vous et qu’elles sont parfois meilleures que d’autres activités de formation. « Quand les étudiants sont confrontés à des situations ici, dans un environnement contrôlé, ils sont mieux préparés lorsqu’ils arrivent dans le milieu professionnel, ajoute-t-il. Quand ils font une erreur ici, ils ne vont pas la faire à l’extérieur. »

Prêts pour le terrain

Ariane avoue que ces équipements de haute technologie l’aident à réduire son stress. « S’il y a une situation d’urgence, tu es, selon moi, plus apte à y faire face, puisque tu as vécu ce que c’était », affirme-t-elle. L’étudiante insiste sur le fait que les simulations peuvent s’avérer tout aussi anxiogènes, bien que la santé de patients ne soit pas en jeu.

5« Le fait que tu puisses toucher au matériel, que tu puisses toucher la peau ou faire des points de suture, ça fait vraiment en sorte que tu peux être préparé à la réalité d’un hôpital, d’un CHSLD ou du terrain », ajoute Vanessa. Elle explique que la qualité du Centre de simulation a joué un rôle important dans son choix d’intégrer les rangs de la maîtrise en sciences infirmières à l’UdeM.

Former davantage d’infirmiers

Le Centre de simulation sera utilisé principalement par les étudiants de deuxième cycle de la Faculté des sciences infirmières. La doyenne de la faculté, Francine Ducharme, affirme que l’ajout de ces installations s’inscrit dans une volonté de former davantage d’infirmiers praticiens spécialisés (IPS) afin de donner un meilleur accès au réseau de la santé. L’UdeM forme le plus grand nombre d’IPS par année dans la province, soit 375 d’entre eux sur 560, une proportion que la faculté souhaite maintenir.

1. Garrett, B., MacPhee, M., et Jackson, C. (2010). High-fidelity patient simulation : Considerations for effective learning. Nursing Education Perspectives, 31(5), 309-313.

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