Lectures, films, documentaires et même réseaux sociaux, voici la sélection de plusieurs associations étudiantes, contactées par Quartier Libre, pour aiguiser son regard sur la société.
L’Alternative
Le regroupement pour la diversité de sexe et de genre de l’Université de Montréal partage trois références pour aider à mieux comprendre les questions liées à l’inclusion et à la diversité sexuelle. L’universitaire en dernière année au baccalauréat en anthropologie Oli Paré, à la tête de l’association, propose de découvrir le compte Instagram de l’artiste et activiste Alok Vaid-Menon, @alokvmenon, qui traite des questions raciales, de la non-binarité ou encore du transféminisme
à travers de courtes vidéos et des textes publiés sur sa page. Le contenu est en anglais.
La responsable des communications et étudiante en première année au baccalauréat en psychologie à l’UdeM Claudiane
C. Arbour propose quant à elle le livre Hani and Ishu’s guide to fake dating (actuellement offert seulement en anglais) de l’autrice bangladaise Adiba Jaigirdar, paru aux éditions Page Street Publishing en 2021. « Il s’agit d’une histoire d’amour simple, avec beaucoup de diversité culturelle et sexuelle, mentionne l’étudiante. C’est le genre de lecture qu’on aimerait découvrir quand on est adolescente. »
Enfin, la secrétaire de l’association et étudiante au doctorat en sciences de la réadaptation Mélanie Le Berre conseille le livre Stone Butch Blues, de l’autrice américaine Leslie Feinberg. L’œuvre, parue en 1993, dépeint la complexité d’une existence transgenre, selon elle. « Il y a un avant et un après ce livre, qui est parfois difficile à lire », confie-t-elle. L’ouvrage est offert gratuitement en version numérique, en anglais.
L’Association africaine de l’Université de Montréal (AAUM)
L’AAUM cherche à promouvoir et à mettre en avant la diversité et la beauté de la culture africaine. La secrétaire de l’association, Ariane Songa-Côté, propose le documentaire La cité des autres, écrit et réalisé par le titulaire d’un baccalauréat en études internationales de l’UdeM Justice Rutikara, sorti en 2021. Elle explique que le film présente la réalité d’un quartier multiculturel dans la ville de Québec, où le réalisateur a vécu lorsqu’il était plus jeune : « Il met en lumière l’enjeu de quête identitaire pour les personnes immigrantes et la dualité des valeurs »,mentionne-t-elle. Bonne nouvelle, il est offert gratuitement sur ICI TOU.TV.
L’Écothèque
Le regroupement étudiant universitaire militant pour la justice climatique de l’UdeM invite la communauté étudiante à découvrir deux ouvrages.
L’étudiant en dernière année au baccalauréat en philosophie Thaïs Jacquemin propose Bâtir aussi, un recueil de
nouvelles des Ateliers de l’Antémonde paru aux éditions Cambourakis en 2018. Chacune des histoires décrit un monde nouveau, après les événements du Printemps arabe. « Chaque nouvelle est indépendante, mais se situe dans le même
monde imaginé par le collectif, explique Thaïs Jacquemin. Celui-ci propose une alternative au monde actuel en mettant de l’avant le point de vue des groupes sociaux minorisés. » L’ouvrage fait un lien avec la rubrique « Vision pour le futur »
de l’association, dont Thaïs est chargé de projet.
Pour sa part, le cofondateur de l’association et étudiant en dernière année au baccalauréat en science politique de l’UdeM Quentin Lehmann suggère Pour une écologie du 99 %, coécrit par les Québécois Arnaud Theurillat-Cloutier, Frédéric Legault et Alain Savard. Selon lui, l’ouvrage, paru aux éditions Écosociété en 2021, déconstruit et analyse vingt mythes liés à l’écologie tels que la surpopulation, le capitalisme vert ou encore la dualité politique/science. « Cela permet de s’y retrouver dans le militantisme écoresponsable », confie-t-il.
Le HARRP (Handicap — Accompagnements — Regroupement — Recherche et Projets)
Le HARRP est un regroupement étudiant créé pour favoriser l’accessibilité universelle à l’Université de Montréal.
La cofondatrice de l’association et ancienne étudiante du microprogramme en langue et culture anglaises Annick Roy-Grondin propose le documentaire Crip Camp des Américains James Lebrecht et Nicole Newnham, sorti en 2020 sur Netflix. « Ce film nous emmène dans les années 1970, au temps où les personnes en situation de handicap étaient placées dans des institutions », précise-t-elle. Constitué d’images d’archives et agrémenté de nombreux témoignages, le film dépeint l’histoire de ce camp de vacances hors normes, en plein mouvement de revendication pour les droits des personnes en situation de handicap.
L’étudiante en première année au baccalauréat en microbiologie et immunologie et bénévole à l’HARRP Sarah-Claire Gaudet invite pour sa part la communauté étudiante à découvrir les bandes dessinées de l’artiste montréalaise Lily Spectrum sur Instagram. À travers ses dessins, cette dernière dépeint les aléas de sa vie d’autiste, qu’elle partage en français et en anglais sur ses réseaux sociaux. « C’est une manière simple de découvrir les défis d’une personne autiste », souligne-t-elle.
Enfin, Annick Roy-Grondin et Sarah-Claire Gaudet s’accordent pour recommander la série Spécial du réalisateur américain Ryan O’Connell, sortie en 2019 sur Netflix. Cette série de deux saisons met en scène des personnages joués par des acteurs et actrices en situation de handicap. Les deux bénévoles du HARRP soulignent le côté « actuel » de la série. « La série parle notamment de l’homosexualité dans un style très actuel », soutient Sarah-Claire Gaudet.
Société Féminismes et Philosophies de l’UdeM (Sofépum)
La Sofépum milite pour une meilleure représentativité des femmes dans le domaine de la philosophie et plus généralement dans le contexte universitaire. L’association invite la communauté étudiante à s’interroger sur les pratiques et les biais cognitifs, les rapports de pouvoir et les appareils de représentation.
La bénévole et étudiante à la maîtrise en philosophie Marie-Anne Perreault propose quant à elle le livre On ne naît pas soumise, on le devient, de la philosophe française Manon Garcia. Paru aux éditions Flammarion en 2018, cet ouvrage propose une réflexion sur le rôle du pouvoir et du consentement des femmes à leur propre soumission. « Il se lit bien, même pour quelqu’un qui n’est pas très bon en philosophie », affirme Marie-Anne Perreault.
L’étudiante mentionne également le livre Tout le monde peut être féministe de bell hooks, sorti en 2020 aux éditionsDivergences. L’autrice, décédée en décembre dernier, est une personnalité marquante en philosophie et en féminisme. Elle a notamment amené le concept d’« intersectionnalité issue du féminisme noir », notion sociologique qui qualifie l’accumulation de plusieurs discriminations, ici en termes d’éthique et de genre. « C’est une bonne initiation et une belle introduction de son œuvre », indique l’étudiante.