Volume 20

Un étudiant sur le cours en ligne gratuit sur la justice donné par le professeur de Harvard Michael J.Sandel sur la plate-forme EdX. (Crédit : Flickr.com-DG Jones)

Des machines pour noter les étudiants

Être noté par une machine plutôt que par un professeur ? C’est ce que propose le système informatique développé par EdX. Cette plate-forme de cours en ligne gratuits sur internet, créée par Harvard et le Massachusetts Institute of Technology (MIT), vient de mettre en place un nouvel outil qui utilise l’intelligence artificielle pour évaluer des essais ou de courtes réponses écrites.

Il servira à corriger les devoirs rendus par les étudiants qui suivent notamment les cours délivrés sur EdX. Le code source de ce système informatique est également mis gratuitement à disposition sur internet afin que toutes les universités et les écoles intéressées puissent l’adopter. Le programme nécessite tout de même une intervention humaine puisqu’il se base sur les corrections faites par un professeur sur les 100 premiers travaux des étudiants pour noter les suivants. 

Le New York Times rapporte que l’automatisation de la notation suscite la controverse. Le président de EdX, Anant Agarwal, met en évidence les qualités pédagogiques de la correction par ordinateur, qui permet à l’étudiant d’obtenir une évaluation immédiate et d’améliorer tout de suite son travail. « Les étudiants nous disent qu’ils apprennent beaucoup mieux quand ils reçoivent un feedback instantané », déclare M. Agarwal.

Des voix s’élèvent pour dénoncer la notation automatisée. Le chercheur au MIT Les Perelman critique depuis longtemps les machines à noter. Il a effectué des études qui ont démontré que des programmes informatiques similaires à celui d’EdX avaient donné de bonnes notes à des devoirs pourtant dénués de sens. 

M. Perlman et d’autres spécialistes en éducation ont fondé un groupe pour appeler les établissements scolaires et universitaires à ne pas utiliser les machines à noter. « Regardons la réalité de la notation automatisée des essaisles ordinateurs ne peuvent pas “lire”, expliquent-ils. Ils ne peuvent pas mesurer les qualités essentielles d’un bon travail écrit : précision, raisonnement, pertinence et force des arguments, bon sens, respect de l’éthique, cohérence des idées, clarté et véracité des propos, entre autres. »

Le groupe a lancé une pétition contre les machines à noter le mois dernier. Elle a déjà recueilli plus de 3 500 signatures. 

 

 

 

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