Le réalisateur expérimental Renaud Hallée court les festivals internationaux de cinéma d’animation depuis sa dernière année de baccalauréat à l’UdeM, en 2010. Produite par l’Office national du film (ONF), sa quatrième œuvre, Les horlogers, est projetée jusqu’au 10 juin à la Place des Arts.
Cette nouvelle réalisation de quatre minutes propose une succession d’événements visuels en noir et blanc qui provoquent instantanément une série de notes musicales mécaniques et intenses. « C’est un peubizarre à expliquer comme histoire, explique Renaud Hallée. Ce sont des trampolinistes qui sautent sur des triangles et qui activent des lignes. Ces mouvements-là créent une pulsation constante à partir de laquelle j’ai créé la musique. »
Comme pour beaucoup de films expérimentaux, c’est la démarche artistique qui prime sur la continuité narrative. « Je privilégie toujours le même concept pour mes œuvres, ajoute-t-il. Ce sont les actions et les mouvements qui génèrent la musique, et non le contraire. »
M. Hallée a réalisé ses trois premières productions pendant son baccalauréat en musiques numériques à l’UdeM. La troisième, Combustion, le fruit d’un travail de session, a remporté des prix importants aux festivals internationaux de films Fantasia, à Montréal, et FEST, à Espinho, au Portugal. « À ma dernière session, c’était difficile, raconte-t-il. Je n’étais jamais à mes cours puisque j’étais tout le temps parti dans des festivals. Je crois que j’ai juste eu des C. »
Une rencontre fructueuse
Le réalisateur de 24 ans s’est fait remarquer par l’ONF en 2010, au prestigieux festival d’Annecy, en France, l’équivalent du Festival de Cannes pour le film d’animation. Impressionnés par son travail, les producteurs ont proposé à M. Hallée de produire son prochain film, Les horlogers. « J’ai reçu un budget raisonnable, et les gens de l’ONF m’ont sans cesse forcé à me dépasser, dit-il. C’est de loin mon film le plus complexe et le plus achevé. Dans les autres, tu sentais plus le côté do-it-yourself. »
Habitué de faire cavalier seul, l’artiste ne s’est jamais senti dépossédé de son œuvre au cours du processus. « Au début, j’avais peur, confie-t-il. J’avais eu ce sentiment-là au cégep, quand je faisais mon DEC en cinéma, vu qu’il y avait tellement d’instances entre mon œuvre et moi. C’est d’ailleurs pour cette raison que j’ai choisi d’étudier en musique à l’université. »
Le producteur Marc Bertrand a choisi de mettre en place une installation pour projeter le film. À la salle d’exposition de l’espace culturel Georges-Émile-Lapalme de la Place des Arts, Les horlogers est présenté simultanément sur quatre écrans collés les uns aux autres, comme des miroirs, donnant une impression d’immersion complète. « J’ai eu droit de regard sur tous les aspects, dit M. Hallée. L’ONF est très respectueuse à l’égard de ses réalisateurs. »
Pour l’instant, le diplômé de l’UdeM ne sait pas dans quels festivals son film sera présenté. « D’habitude, c’est moi qui l’envoyais, mais pour celui-là, je ne fais rien. » Avec cette charge de travail en moins, Renaud Hallée aura un peu plus de temps pour créer de nouveaux projets.
Les horlogers
Espace culturel Georges-Émile-Lapalme
De 9 h à 23 h jusqu’au 10 juin
Entrée libre