Des étudiants étrangers bientôt de retour au Québec

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Par Edouard Ampuy
jeudi 29 octobre 2020
Des étudiants étrangers bientôt de retour au Québec
Fin mars, le gouvernement de Justin Trudeau a décidé de fermer les frontières en raison de la pandémie. Crédit: pxhere
Fin mars, le gouvernement de Justin Trudeau a décidé de fermer les frontières en raison de la pandémie. Crédit: pxhere

Depuis le 20 octobre, les étudiants internationaux sont autorisés à entrer au Canada, quel que soit leur pays d’origine ou la date à laquelle leur permis d’étude a été approuvé. Depuis l’étranger, deux étudiantes de l’UdeM expliquent pourquoi elles décident de revenir étudier au Québec dans les prochaines semaines.

Pour pouvoir venir continuer ses études sur le sol canadien il faut que l’établissement d’enseignement ait un plan d’intervention en réponse à la COVID-19 approuvée. C’est le cas de l’UdeM.

L’étudiante en enseignement du français langue seconde à l’UdeM, Mathilde Lievre, a dû retourner en France d’urgence en mai dernier. En voulant prolonger son permis d’étude, elle s’y retrouve bloquée alors que sa vie est à Montréal. « Je paie encore mes factures, mon loyer, j’y ai laissé la majorité de mes documents et mes vêtements, s’exclame-t-elle. Mes amis aussi sont là-bas ». Sans hésitation, elle affirme qu’elle reviendra au Québec dès l’obtention de son nouveau permis d’études.

Sa situation est similaire à celle de l’étudiante en éducation préscolaire et enseignement au primaire, Capucine Le Lionnais, coincée en France Métropolitaine alors que ses parents vivent sur l’île de la Réunion. « Je ne pouvais pas retourner chez eux, ça m’aurait fait suivre les cours avec neuf heures de décalage, indique-t-elle. C’est inconcevable ! » Sans domicile fixe depuis trois mois, elle divague entre ses grands-parents en Bretagne et sa grand-mère en Provence.

Déterminée à rentrer, elle passera son examen médical le 5 novembre et espère poser le pied au Canada d’ici fin novembre.

Une situation stressante

En plus des cours en ligne, des étudiants étrangers doivent également assurer la réalisation d’un stage. « Je commence mes stages à la session d’hiver, il me faut impérativement être là-bas sinon cela aura de grosses répercussions sur mon année »,précise Capucine.

De son côté, Mathilde a déjà perdu plusieurs jours de stage à cause des restrictions. Elle reconnait avoir eu du mal à trouver de la motivation à cause d’un état de stress permanent. « Je n’étais pas sûr de pouvoir valider mon semestre, car même en suivant les cours en ligne cela ne sert à rien si je ne peux pas avoir mon stage », assure-t-elle.

La santé mentale de Capucine s’est également retrouvée ébranlée. Elle avoue avoir perdu le fil de cette session et voit son arrivée au Québec comme une délivrance. « Ça me permettrait de bien m’installer, d’avoir un environnement de travail stable et de retrouver mon indépendance, espère-t-elle. J’ai juste envie de passer les frontières et d’être enfin tranquille, car mon corps et mon esprit ne tiennent plus ». Elle ajoute être consciente de son privilège dont elle jouit en tant qu’étudiante française, en comparaison avec d’autres étudiants internationaux. « Ma nationalité reste un avantage concernant les frais de scolarité par exemple ».

Fin mars, le gouvernement de Justin Trudeau a décidé de fermer les frontières en raison de la pandémie. Les étudiants internationaux dont la demande de permis d’études a été approuvée après le 18 mars 2020 se sont retrouvés dans l’incapacité de venir étudier au Canada. D’après Mathilde, cette ouverture des frontières aurait dû arriver plus rapidement pour les étudiants étrangers bloqués à l’extérieur du Canada. « Je me suis sentie un peu trahie, affirme-t-elle. Le gouvernement canadien crie toujours haut et fort qu’il aime les immigrants et qu’ils contribuent à l’économie, mais ils ont pris énormément de temps à agir ».