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En attendant l'ouverture de la Clinique juridique pour les victimes d’actes criminels, une dizaine d’étudiants en droit travaillent à sa création. Courtoisie UdeM

Des étudiants au service des victimes d’actes criminels

Des étudiants de la Faculté de droit et de l’École de criminologie de l’UdeM feront partie de la Clinique juridique pour les victimes d’actes criminels, qui lancera ses activités à l’automne 2021. Pour les deux professeurs responsables de la Clinique, le but est de sensibiliser la future génération de juristes aux réalités des victimes, tout en informant ces dernières.

En droit canadien, lorsqu’un étudiant devient juriste ou avocat, il apprend que les victimes sont des témoins. C’est pour séparer ces deux notions et former les étudiants aux besoins des victimes que le professeur de la Faculté de droit de l’UdeM Amissi Manirabona et la professeure de l’École de criminologie Jo-Anne Wemmers ont décidé de mettre sur pied une clinique juridique.

« Si on veut changer les choses, il faut commencer avec les étudiants », affirme Mme Wemmers.

Mayssae Hadi fait partie de la dizaine d’étudiants en droit qui ont rejoint la Clinique cette session d’hiver. Elle s’intéresse au droit pénal ainsi qu’à la justice sociale, et elle considère qu’il est primordial de s’intéresser au point de vue des victimes. « Si on devient procureur ou avocat de la défense, c’est bien de savoir ce qui se passe de l’autre côté, de garder en tête quelles sont les conséquences pour la victime », avance celle qui est poursuit actuellement sa troisième année de droit.

Lancement prévu à l’automne 2021

Si la situation le permet, la Clinique commencera ses activités à partir du trimestre d’automne 2021. Elle sera ouverte à toutes les victimes d’actes criminels en quête de conseils. « On recevra les appels de personnes qui veulent de l’information concernant leurs droits et leur implication dans la procédure pénale qui vise le ou les auteurs de l’infraction », décrit M. Manirabona, qui a créé et enseigne le cours Droit des victimes d’actes criminels.

Seuls les étudiants inscrits au programme de baccalauréat en droit pourront intégrer la Clinique. Sous la supervision d’un expert en droit criminel, ils rencontreront et écouteront les victimes. Leur travail consistera ensuite à présenter les meilleures options possibles à leurs clients.

Les étudiants en criminologie seront quant à eux responsables de l’accueil des victimes. « Mais ils ne feront pas de l’intervention, car nous ne voulons pas remplacer les centres d’aide aux victimes d’actes criminels (CAVAC), qui sont nos partenaires, précise Mme Wemmers. Notre travail sera complémentaire au leur. »

Une fois que le client aura pris sa décision, les étudiants se réuniront pour exposer les cas qu’ils auront traités. « Les exemples seront variés, il y aura des cas de victimes de crimes violents, d’autres de crimes économiques, indique M. Manirabona. On s’attend à ce qu’il y ait un enrichissement mutuel grâce à ces exposés. »  Pour les deux professeurs, cette communication entre les disciplines jouera en faveur des étudiants pour la suite de leur carrière.

Mayssae attend avec impatience cette collaboration. « Ça va faire plaisir de travailler avec gens qui n’étudient pas le droit, se réjouit-elle. En droit criminel, c’est important que différents intervenants mettent à profit ce que chacun connait dans sa spécialité, au service des victimes. »

Chercher l’information

En attendant son ouverture, la dizaine d’étudiants en droit travaillent à la création de la Clinique. « Quand on commence une clinique, on commence à zéro, donc la base, c’est de chercher l’information et de la classifier », souligne Mayssae.

L’étudiante explique qu’ils écrivent des rapports sur plusieurs thèmes, comme le droit à l’information ou le droit de participation des victimes. « À partir de ça, on écrit des billets de blogues où on parle d’actualité en lien avec le droit des victimes, puis on va produire du contenu vidéo », illustre-t-elle. Grâce à leur participation au sein de la Clinique, les étudiants en droit pourront valider trois crédits.

De son côté, Mme Wemmers développe actuellement un programme de deuxième cycle pour les étudiants en criminologie.

L’UdeM au service des citoyens

En décembre dernier, le projet de loi n° 75, qui vise à améliorer l’accessibilité et l’efficacité de la justice, a été adopté. Les étudiants en droit qui composent la Clinique pourront donner des avis et tenir des consultations juridiques. « Avant, ils n’étaient autorisés qu’à donner les informations de façon brute ; maintenant, ils pourront orienter précisément le client en fonction de sa situation », précise M. Manirabona.

D’après Mme Wemmers, ce projet de loi est important, car il permettra d’impliquer davantage l’UdeM dans la vie citoyenne. « Ce n’est pas tout le monde qui peut se payer les frais d’un avocat, déclare-t-elle. La clinique juridique va fournir une avenue intéressante pour certaines personnes, car on ne leur demandera pas d’argent pour fournir l’information. »

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