Campus

Face au mur, les six joueurs de l’équipe d’Overwatch du Club de sport électronique de l’UdeM,

Des compétitions vidéos

Le candidat à la maîtrise en communication Théophile Hladky est la voix du club, un projet qui a vu le jour à l’automne. « Nous avons pour l’instant quatre équipes de compétition dans le club sportif de l’UdeM, indique-t-il. Elles sont constituées de quatre ou cinq joueurs avec un entraîneur par équipe. »

Théophile s’occupait auparavant d’UdeM Gaming, un groupe d’intérêt ayant pour but d’organiser divers événements sur le campus. Il l’a quitté pour fonder le Club de sport électronique, avec lequel il souhaitait créer une expérience plus « professionnalisante » pour les joueurs. « Avec UdeM Gaming, c’était très communautaire, convivial, différencie-t-il. Avec le club sportif, on ne pousse pas les joueurs à être des professionnels de haut niveau. Il s’agit quand même d’étudiants, mais nous les aidons à se développer davantage », souligne-t-il.

Les joueurs ont la chance de s’inscrire à des compétitions nord-américaines, ce qui leur permet d’améliorer leur niveau de jeu. « Nous participons à deux compétitions pour l’instant, soit la Texas eSport Association (Tespa) et la Collegiate Starleague (CSL), qui regroupent plusieurs universités des États-Unis et du Canada, ajoute Théophile. Il y aura aussi une ligue qui débutera en janvier prochain, la ligue Cyber Espoirs (LCE), qui est organisée par la Fédération québécoise de sports électroniques. » La LCE inclura des équipes issues d’universités et des collèges d’un peu partout au Québec, parmi lesquelles se retrouveront notamment celles de l’Université Concordia, de l’UQAM et de McGill.

Des entraînements importants

Au cours des séances de pratique, chaque joueur doit être prêt physiquement, psychologiquement et stratégiquement. L’entraîneur d’Overwatch et candidat à la maîtrise en médecine, Antonin Tran, établit un plan pour ses entraînement en analysant pendant de longues heures son équipe. Il opte pour le travail d’équipe avant l’acquisition de compétences individuelles. « Je m’en fous si le joueur fait un point, s’exclame-t-il. Ton coéquipier a besoin de connaître ton action et la communication doit être très efficace. La confiance doit régner dans l’équipe. L’effort individuel n’est pas assez pour gagner. »

L‘entraîneur insiste pour que les joueurs arrivent alertes avant chaque partie, sous peine que l’équipe en fasse les frais, comme dans n’importe quel autre sport collectif. « Ton mental et ton physique doivent être préparés, explique-t-il. On peut se blesser facilement si on reste de longues heures avec le bras mal positionné ou bien avec le dos courbé parce que l’écran n’est pas au niveau des yeux ».

L’étudiant en soins infirmiers Johnny On joue à Counter Strike: Global Offensive dans l’une des équipes du club sportif. « L’important, pour l’instant, est de créer une chimie entre les joueurs, soutient-il. Nous nous améliorons au fur et à mesure et nous pratiquons ensemble deux à trois fois par semaine ». Les entraînements représentent toutefois un défi pour le club étant donné qu’il n’a pas encore de local à sa disposition.

En quête de reconnaissance

Un certain engouement pour les sports électroniques émerge depuis quelques années, soutient la porte-parole de l’UdeM, Geneviève O’Meara. « La reconnaissance des e-sports est en cours d’évolution. Ce n’est pas complété, mais ils seront vraisemblablement en démonstration aux Olympiques de Paris en 2024, illustre-t-elle. L’UdeM en est consciente en reconnaissant l’équipe au même titre qu’un autre club sportif. »

Certains joueurs considèrent cependant que leur sport n’est pas reconnu par la société. « Si on est si puissant en conception de jeux vidéo au Québec, pourquoi sommes-nous si en retard dans le e-sport ? » demande l’un des joueurs d’Overwatch et étudiant en sciences économiques Simon Gratton-Laplante.

Mme O’Meara assure que l’Université veut laisser la chance au nouveau sport de faire ses classes lors de l’année en cours. « La reconnaissance comme club sportif du Club de sports électroniques sera réévaluée à la fin de l’année », précise-t-elle. La porte-parole rappelle que le statut de chaque club est révisé sur une base annuelle afin de s’assurer qu’ils respectent toujours les critères de l’UdeM.

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