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Le CIEL propose des ateliers de sensibilisation destinés à aider les jeunes à repenser leur approche des réseaux sociaux et à mieux gérer leurs conséquences sur la santé mentale. Crédit : Pickpik

Des ateliers pour repenser son utilisation des réseaux sociaux

Le Centre pour l’intelligence émotionnelle en ligne (CIEL) offre des ateliers de sensibilisation aux enjeux de la santé mentale autour des réseaux sociaux. L’équipe se base, entre autres, sur le concept de l’intelligence émotionnelle pour encourager les jeunes du secondaire à en faire une utilisation plus « positive » et à adopter un regard critique.

Le premier de ces ateliers, qui se donnent en présentiel, a pour thème l’autodéfense numérique. « Le principe d’autodéfense numérique, c’est de reprendre le contrôle de son utilisation des réseaux selon ses besoins, explique la cofondatrice de la Fondation le CIEL, Emmanuelle Parent. Le but de cet atelier est de stimuler l’esprit critique des ados sur l’environnement numérique dont ils font partie, surtout en pleine pandémie. »

Sous forme de discussions, l’objectif de ces ateliers est de mettre en avant les effets du numérique sur le bien-être des jeunes. « On n’est pas là pour leur dire de lâcher leur écran, affirme Emmanuelle, également doctorante en communication à l’UdeM. Il y a des outils dans notre vie, la question est de savoir comment en faire une utilisation équilibrée. » L’équipe s’appuie sur des études scientifiques de divers domaines tels que les neurosciences, la communication ou encore la psychologie.

À l’écoute de soi

Emmanuelle rappelle que ces plateformes essayent de retenir notre attention pour qu’on passe le plus de temps possible sur nos écrans. « L’autodéfense numérique est une méthode où on apprend à se connaître soi-même, à connaître nos besoins, nos forces, nos faiblesses, mais aussi l’environnement dans lequel on vit », précise-t-elle.

Cette autodéfense permet, d’après la doctorante, de faire un choix éclairé sur la manière d’utiliser les réseaux, et de ne pas les laisser dicter nos actes. « Il y a quelque chose de bon dans les médias sociaux, mais il faut décider d’y aller parce qu’on en a envie, pas parce qu’on reçoit une notification », ajoute-t-elle.

Une utilisation plus « positive » des réseaux

Le CIEL se base sur le concept de l’intelligence émotionnelle pour sensibiliser les jeunes à une utilisation plus « saine » et « positive » des réseaux sociaux. « C’est faire confiance à nos émotions et les écouter, poursuit Emmanuelle. Par exemple, je suis sur Instagram en attendant l’autobus et je vois une photo de fille en maillot de bain. Comment est-ce que je me sens ? Si je ne me sens pas bien en me comparant à cette personne, je dois me demander pourquoi je suis abonnée à son compte. Qu’est-ce que ça m’apporte ? Est-ce que ça répond à mes besoins ? »

En soulevant ces questions, le CIEL propose aux jeunes de se positionner par rapport à leur utilisation des réseaux sociaux. « Si ça ne m’apporte rien, la solution est peut-être de me désabonner de cette personne et de me concentrer sur des comptes qui me font me sentir bien », conseille Emmanuelle. D’après elle, les jeunes ont le pouvoir de changer le contenu qu’ils consomment.

 « Performer » sur les réseaux

Ce mois-ci, la thématique des activités du CIEL est également la performance. D’après la Fondation, une publication sur les réseaux sociaux est une performance. « C’est dès qu’on déploie des efforts pour faire une action à la suite de laquelle on attend une rétroaction, un retour », précise Emmanuelle.

Ce phénomène peut mener, d’après la doctorante, à une certaine anxiété de performance. « Par exemple, si on voit que tout le monde a fait une tarte à la citrouille cette semaine, on peut sentir une pression de “performer” et d’en faire une aussi, illustre-t-elle. Si ça nous fait faire des activités qui ne nous plaisent pas, nous nous éloignons de nous-mêmes et nous commençons peut-être à ressentir plus d’anxiété. »

D’après Emmanuelle, cette pression de réaliser une performance peut parfois être bénéfique. « Si c’est vraiment quelque chose qui nous plaît, c’est bien, parce que performer nous permet de nous rapprocher de nous-mêmes », souligne-t-elle.

En novembre et décembre prochains, les thèmes abordés seront l’image corporelle et la santé mentale.

Lors des derniers ateliers, la cofondatrice de la Fondation a trouvé les jeunes réceptifs. « Ils sont très ouverts à la discussion et capables d’avoir un esprit critique sur ce sujet, il faudrait beaucoup plus les écouter », conclut-elle. Pour l’instant, le CIEL offre ces ateliers dans les écoles secondaires de la région du Grand-Montréal et de Sherbrooke. L’équipe prépare actuellement une édition en ligne.

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