Des associations étudiantes demandent l’interdiction des armes de poing

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Par Edouard Ampuy
vendredi 8 novembre 2019
Des associations étudiantes demandent l’interdiction des armes de poing
La mesure proposée par Ensemble Montréal pour le programme de rachat des armes de poing conduit par le SPVM, sera débattue lors de la prochaine séance du conseil municipal le 18 novembre prochain. Crédit photo: Image parTh G de Pixabay
La mesure proposée par Ensemble Montréal pour le programme de rachat des armes de poing conduit par le SPVM, sera débattue lors de la prochaine séance du conseil municipal le 18 novembre prochain. Crédit photo: Image parTh G de Pixabay
Le parti municipal Ensemble Montréal estime que c’est au gouvernement fédéral et non aux villes d’interdire les armes de poing. Soutenu par deux mouvements étudiants, il propose l’établissement d’un programme de rachat des armes par le Service de police de la Ville de Montréal (SPVM).

Lors de la campagne fédérale, le premier ministre Justin Trudeau s’est engagé à bannir les armes d’assaut et à donner aux villes la compétence d’interdire les armes de poing.

Le chef d’Ensemble Montréal, Lionel Perez, précise que, dans une déclaration adoptée à l’unanimité au conseil municipal en 2018, il a été demandé que le gouvernement fédéral interdise la possession privée des armes de poing. « M. Trudeau veut maintenant remettre cette responsabilité aux villes, qui n’ont pas le pouvoir de l’appliquer, au final, argumente-t-il. Comment contrôler qui entre ou sort sur le territoire de Montréal avec des armes ? Qu’est-ce qui empêche des gens de s’en procurer dans les villes avoisinantes ? »

La coordinatrice de Polysesouvient, le groupe des étudiants et diplômés de Polytechnique pour le contrôle des armes, Heidi Rathjen, qui a été témoin de la tuerie de l’École polytechnique de Montréal il y a maintenant 30 ans, invite le gouvernement à légiférer le plus rapidement possible. « Pour ce faire, il est crucial pour les villes de se positionner sans tarder face à l’intention du gouvernement fédéral de leur refiler le fardeau d’interdire les armes de poing, déclare-t-elle. Cette approche serait non seulement inefficace, mais aussi irréaliste, compte tenu des luttes politiques longues et acrimonieuses contre le lobby des armes auxquelles ferait face tout maire qui déciderait d’aller de l’avant avec des restrictions supplémentaires. »

En soutien à Ensemble Montréal, la porte-parole du mouvement pancanadien étudiant Pas ici/Not here, Alice Perié, a rappelé que les étudiants du XXIe siècle constituent la première génération à avoir grandi à l’ère des tueries de masse dans les écoles. « Nous en avons assez de nous faire imposer des solutions bidon qui nous terrorisent, comme les simulations de tireurs fous dans nos écoles pendant que la loi permet toujours la vente d’armes qui facilitent ce genre de massacres », proclame-t-elle.

Un programme de rachat local

Comme première mesure pour pallier le problème et réduire le nombre d’armes à Montréal, M. Perez d’Ensemble Montréal propose un programme de rachat d’armes conduit par la SPVM. « Le principe est très simple : de façon tout à fait anonyme, nous invitons les citoyens à remettre les armes qu’ils ont en leur possession au SPVM en échange d’un montant d’argent,explique-t-il. La police ne pose aucune question, ne fait aucun contrôle d’identité, remet l’argent sur-le-champ et détruit lesdites armes. »

Un communiqué de presse fourni par Ensemble Montréal révèle qu’à Toronto, un programme similaire a permis de recueillir 2 200 fusils et 900 pistolets. Les fusils étaient rachetés 200 $ et les pistolets 350 $, permettant ainsi d’envoyer 3 100 armes à la destruction pour un coût raisonnable.

Cette motion est appuyée par Polysesouvient, qui encourage la mairesse Valérie Plante à faire de même et à exercer son pouvoir politique auprès de ses collègues dans tout le pays.

Pour Mme Perié, ce programme de rachat local serait une mesure positive et complémentaire. « Nous comptons sur l’administration pour adopter cette motion et interpellons tous les maires à en faire autant », ajoute-t-elle.

La mesure proposée par Ensemble Montréal sera débattue lors de la prochaine séance du conseil municipal le 18 novembre prochain.