Des associations dénoncent l’iniquité pour les étudiants à temps partiel

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Par Edouard Ampuy
jeudi 30 mai 2019
Des associations dénoncent l’iniquité pour les étudiants à temps partiel
L'Association générale des étudiantes et étudiants de la Faculté de l'éducation permanente de l'Université de Montréal (AGEEFEP) fait également partie des signataires de la lettre ouverte. (Crédit photo : Archives Quartier Libre)
L'Association générale des étudiantes et étudiants de la Faculté de l'éducation permanente de l'Université de Montréal (AGEEFEP) fait également partie des signataires de la lettre ouverte. (Crédit photo : Archives Quartier Libre)
Sept associations étudiantes québécoises ont signé une lettre ouverte dans laquelle elles réclament la fin de l’inadmissibilité des étudiants à temps partiel aux programmes de bourses. Pour ces derniers, le gouvernement québécois ne propose actuellement qu’un programme de prêts.

La secrétaire générale de la FAÉCUM, Sandrine Desforges, dont l’association a signé cette lettre ouverte publiée le 1er mai dernier, rappelle qu’historiquement, le Québec a un programme de bourses généreux. « Ce n’est pas que l’Aide financière aux études (AFE) a accumulé du retard par rapport aux bourses pour les étudiants à temps partiel, c’est qu’il n’y en a jamais eu, sauf exception », précise-t-elle. Ces exceptions sont les étudiants à temps partiel qui répondent à certains critères spécifiques, comme le fait de vivre avec une déficience fonctionnelle majeure, un handicap ou des enfants en bas âge à leur charge.

Le problème, souligne Sandrine, vient du fait que les étudiants à temps partiel qui ne remplissent pas ces conditions n’ont accès qu’à une aide financière sous forme de prêt, ce qui mène à l’endettement.  

La réponse de Jean-François Roberge

Lors de l’étude des crédits budgétaires qui s’est tenue début mai, le ministre de l’Éducation et de l’Enseignement supérieur, Jean-François Roberge, a déclaré que le risque d’octroyer de telles bourses serait d’inciter les étudiants à temps plein à passer à temps partiel. « On sait que quand les études sont étirées dans le temps, le taux de diplomation descend », a-t-il également affirmé. Des « hypothèses injustifiées », selon la Fédération des associations étudiantes universitaires québécoises en éducation permanente (FAEUQEP), qui a répondu aux arguments du ministre dans un communiqué et un avis publiés cette semaine.

Une double iniquité

Selon les chiffres d’un rapport publié en août 2018 par la FAEUQEP, il y aurait près de 12 500 étudiants universitaires à temps partiel qui déclarent des revenus d’emploi de 15 000 $ et moins. Leur inadmissibilité aux bourses est une situation impossible à concevoir pour le président de la FAEUQEP, Denis Sylvain. « C’est inacceptable que ces étudiants, qui ont l’obligation de suivre deux cours par session pour se qualifier pour les prêts, ne soient pas encouragés davantage par la société à persévérer, en leur accordant des bourses dont les montants peuvent être évidemment différents de ceux pour les étudiants à temps plein », proteste-t-il.

M. Sylvain rappelle que le gouvernement fédéral dispose de son programme canadien de prêts aux étudiants (PCPE), qui offre des bourses aux étudiants à temps partiel à faible revenu, mais le Québec ayant son propre régime d’aide financière, les universitaires québécois n’en bénéficient pas. Le rapport de la FAEUQEP souligne que les étudiants québécois participent au PCPE en payant leurs impôts. Pour le président de la Fédération, il est nécessaire de rééquilibrer la balance. « Il faut une équité à l’égard des étudiants des autres provinces canadiennes », poursuit-il.

Il existe même une double iniquité, d’après M. Sylvain, car les étudiants à temps partiel, comme tous les étudiants québécois, paient leurs frais de scolarité et participent donc au régime d’aide financière du Québec. Toujours selon le rapport de la FAEUQEP, cette contribution s’élève à près de 15,9 millions de dollars, soit 21,4 % de la contribution totale faite par les étudiants de la province.