L’organisme PAUSE invite les jeunes de 12 à 35 ans, le dimanche 17 novembre prochain, à participer au défi « 24h PAUSE », qui consiste à ne pas utiliser d’écrans à des fins de loisir. Le but est de conscientiser les participant·e·s à leur propre usage, tout en promouvant l’idée d’une utilisation équilibrée.
« La vie va vite, tout roule à 100 milles à l’heure, rappelle la conseillère en prévention des risques liés à l’usage des écrans à PAUSE et chargée de cours à l’Université de Sherbrooke, Carolanne Campeau. Quand on s’arrête et qu’on prend le temps de réfléchir sur ce que nous apportent les écrans, autant les points positifs que négatifs, c’est souvent à ce moment-là qu’on prend un pas de recul. »
Le défi, qui a rassemblé 9 725 personnes l’année dernière, se divise en quatre sous-défis : 24 heures sans écran à des fins récréatives, le défi dit « Ultime »; 24 heures sans réseaux sociaux; 24 heures sans jeux vidéo; 24 heures sans diffusion en continu (streaming). Les participant·e·s du défi « Ultime » peuvent même remporter un prix de 1 000 dollars.
L’organisme lance ce défi chaque année depuis 2019 pour que les utilisateur·rice·s puissent se rendre compte de leur propre utilisation à travers l’expérience participative. « On a beau donner des conseils, la personne doit tester par elle-même [l’expérience de passer une journée sans écran] pour prendre conscience des bienfaits et des méfaits de sa propre utilisation », indique Mme Campeau. L’idée est d’essayer de voir la place que les écrans occupent dans sa vie et de se reconnecter avec soi et le monde autour dans le but de se reconnecter aux écrans, mais de manière plus équilibrée. »
Un phénomène en demande
Depuis sa création, pas moins de 24 000 personnes ont participé à ce défi. Cet engouement reflète notamment la volonté croissante des 12-35 ans de réduire leur temps d’écran.
Selon un sondage de la firme Léger réalisé cette année auprès de 752 Québécois·es de 18 à 24 ans, plus de 91 % des jeunes adultes considèrent que les écrans affectent négativement leur bien-être général, et 95 % d’entre eux aimeraient réduire leur temps d’écran. « Il y a une certaine préoccupation, mais les jeunes ne savent pas nécessairement comment s’y attaquer », souligne Mme Campeau.
Selon la conseillère en prévention des risques liés à l’usage des écrans, ce défi démontre notamment que les participant·e·s ont pour habitude de se connecter par automatisme. « Parfois, on développe des réflexes, parce que les écrans sont autour de nous [mais on les utilise] sans nécessairement avoir d’objectif derrière, constate-t-elle. OK, les écrans nous permettent de faire certaines choses, mais avons-nous besoin de toujours les regarder ? »
Prévenir les risques liés à l’hyperconnectivité
Comment se passer des écrans quand ils sont omniprésents dans le quotidien ? C’est ce que met en perspective la notion d’hyperconnectivité. « L’hyperconnectivité vient à expliquer comment les écrans se sont immiscés dans toutes les fonctions quotidiennes de notre vie », explique Mme Campeau. Le contexte social d’hyperconnectivité fait en sorte qu’on va être exposé, qu’on le veuille ou non, à des écrans et fort probablement en utiliser dans le cadre de notre travail ou autre. Ça comporte des avantages, oui, mais aussi son lot de désavantages et de risques pour la santé et le bien-être des personnes. »
La dépendance aux écrans et tous les effets négatifs qui en découlent, tels que la baisse de performance scolaire, l’absentéisme, ou encore l’anxiété, font partie des risques de l’hyperconnectivité, notamment sur la santé.
D’après le sondage Léger, les jeunes indiquent passer en moyenne 3,5 heures par jour sur leurs écrans à des fins de loisir durant la semaine. Un temps qui passe à 3,8 heures par jour en moyenne pendant la fin de semaine. Or, selon la Direction régionale de santé publique, un temps d’écran de plus de 4 heures par jour à des fins de loisir entraîne une moins bonne santé physique et mentale, ainsi qu’une qualité amoindrie du sommeil et une baisse de satisfaction dans la vie en général.
Selon Mme Campeau, ces recommandations sont aussi à relativiser selon le cas et l’utilisation personnelle des écrans. « Par exemple, si la personne regarde du contenu éducatif ou, au contraire, défile son fil d’actualité sans objectif (doomscrolling), illustre-t-elle. La passivité cause plus d’effets négatifs. Il y a plein de détails intéressants à savoir, que l’on donne sur notre site. »
Informations complémentaires
Les personnes qui désirent s’inscrire au défi « 24 h PAUSE » peuvent le faire sur le site Internet Pausetonecran.com.
Le défi se déroulera le dimanche 17 novembre, clôturant ainsi la Semaine nationale de prévention des dépendances.
PAUSE est un organisme qui promeut une utilisation équilibrée des écrans et vulgarise des données scientifiques sur le sujet. Plusieurs documentations et ressources actualisées sont à retrouver sur son site Internet.