Débat des candidats sur les enjeux qui touchent les étudiants

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Par Camille Feireisen
mardi 22 septembre 2015
Débat des candidats sur les enjeux qui touchent les étudiants
École Polytechnique de Montréal - Crédit photo: Pascal Dumont
École Polytechnique de Montréal - Crédit photo: Pascal Dumont
Cinq candidats aux élections fédérales se sont affrontés au pavillon central de l'École Polytechnique de Montréal jeudi dernier. Chacun a présenté son programme en s'adressant à la jeunesse. Ils ont notamment abordé la recherche universitaire et les emplois pour les jeunes diplômés.

L’avocat François Corriveau a animé le débat opposant les partis. Le candidat conservateur d’Outremont, Rodolphe Husny, le candidat vert de Ville-Marie-Sud-Ouest-Île des Soeurs, Daniel Green, celui libéral de Notre-Dame-de-Grâce-Westmount, Marc Garneau, la candidate du Bloc québécois de Montarville, Catherine Fournier, et celle du NPD d’Alfred-Pellan, Rosane Doré Lefebvre, se sont affrontés sur des sujets vastes, tels que le contrôle des armes à feu, l’accueil des réfugiés et le développement des oléoducs à travers le Canada.

Financer la recherche

En ce qui a trait au financement de la recherche universitaire et le rôle de l’État dans ce dernier, le candidat libéral Marc Garneau pense que le Canada peut mieux faire. « Le problème, en ce moment c’est que seulement 1.6 de notre PIB est consacré à la recherche, et j’inclus ici le privé et le public, souligne-t-il. Si on compare cela avec un pays comme Israël qui donne environ 4% du PIB, le Canada reste derrière. Notre économie est trop basée sur les ressources naturelles, or c’est essentiel de diversifier notre économie avec celle du savoir. »

Pour le candidat conservateur Rodolphe Husny, le gouvernement fédéral a déjà largement investi dans les programmes pour la recherche et mise surtout sur l’exportation du savoir. « Le Canada investit plus que le Japon, l’Allemagne, les États-Unis ou l’Angleterre, assure-t-il. Nous avons une vision partenaire, avec les entreprises pour développer et commercialiser rapidement la recherche. Également, il faut des accords internationaux de sciences et de technologies pour avoir des partenaires étrangers. »

La candidate néo-démocrate Rosane Doré Lefebvre dénonce quant à elle un « musèlement des scientifiques » de la part du gouvernement conservateur depuis 2011. « Nous voulons axer nos engagements en recherche pour l’intérêt public général de la population, soutient-elle. Les députés qui sont présents à la chambre commune, peu importe leur parti, doivent avoir accès aux scientifiques tout comme les journalistes, or ce n’est pas le cas présentement. »

Au Parti Vert, l’environnementaliste Daniel Green dénonce les coupes subies dans le domaine des sciences. « Le démantèlement de l’institut Maurice-Lamontagne et de centres qui font des études fondamentales sur l’écosystème et la survie des espèces sont catastrophiques, juge-t-il. Il faut rétablir les investissements pour l’environnement, c’est une question de sécurité publique. »

La candidate bloquiste Catherine Fournier souhaite quant à elle que le prochain gouvernement fédéral octroie davantage de bourses d’excellence aux étudiants afin que ceux-ci poursuivent leurs études. « Nous n’avons plus non plus la possibilité d’évaluer la participation électorale des jeunes, puisque le gouvernement conservateur a choisi d’arrêter les subventions alloués au directeur général des élections », ajoute-t-elle.

Le candidat conservateur a eu un droit de réponse de 30 secondes pour se défendre face aux attaques de ses opposants. « Vous êtes des ingénieurs, je vais donc vous donner des chiffres, défend-il. Nous avons investi deux milliards de dollars pour la Fondation canadienne de l’innovation, un milliard pour le nouveau programme Apogée et 50 millions dans le programme Mitacs qui établit des partenariats entre le milieu universitaire et l’industrie. »

Le prochain débat des chefs, qui sera francophone, aura lieu le 24 septembre prochain.