De feu et de glace

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Par Eléonore Bunhiol
mercredi 30 octobre 2013
De feu et de glace
Lors du match d'ouverture du 18 octobre, Kim Deschênes a marqué deux buts face aux Gee Gees d'Ottawa. ( Crédit photo : Pascal Dumont )
Lors du match d'ouverture du 18 octobre, Kim Deschênes a marqué deux buts face aux Gee Gees d'Ottawa. ( Crédit photo : Pascal Dumont )

Après quatre ans de jeu, la capitaine de l’équipe de hockey féminin de l’UdeM, Kim Deschênes, entame son ultime saison au sein des Carabins. Si son départ attriste déjà son équipe, Kim peut se vanter d’avoir réalisé une carrière sportive et universitaire remarquables.

Avant chaque match, Kim Deschênes adopte une petite routine bien spéciale. « J’attache toujours mon patin gauche en premier, et ensuite je continue de m’habiller », raconte l’étudiante de 21 ans. Il faut croire que jusqu’ici, ce rituel lui a porté chance. Les Carabins ont gagné deux matchs sur trois en ce début de saison. En plus d’être une vraie force pour l’équipe, elle est aussi considérée comme l’une des meilleures joueuses de hockey universitaire au Canada.

Kim Deschênes, native du Nouveau-Brunswick, est arrivée à l’UdeM en 2009, spécialement pour l’ouverture du programme de hockey féminin. Il ne lui a fallu que quatre ans pour mener l’équipe en finale du championnat du Sport interuniversitaire canadien (SIC). « Je suis arrivée ici avec l’idée en tête qu’on venait d’ouvrir un programme, mais je n’imaginais pas qu’on allait gagner un championnat canadien en quatre ans d’existence, affirme la capitaine. On ne peut pas demander mieux pour une carrière de hockey universitaire.»

Ses performances ne s’arrêtent pas là. Kim a été sacrée étoile du SIC deux années consécutives, joueuse par excellence du championnat du SIC en 2013 et athlète féminine de l’année à l’UdeM en 2012. Elle a même fait partie de l’équipe du Canada aux Universiades d’hiver de 2011 en Turquie. La jeune étudiante en toxicomanie préfère ne pas penser à ses distinctions. « Gagner des prix individuels, ce n’est pas une priorité pour moi, précise Kim. Je suis une fille d’équipe et on gagne en équipe.»

Dynamisme et dévotion

Depuis son arrivée chez les Carabins, celle qui porte le numéro 9 est aussi célèbre pour ses qualités sportives que pour sa personnalité. « C’est une athlète extraordinaire avec beaucoup de talent, mais aussi une personne d’exception, une leader incomparable, une fille engagée, dévouée et gentille », confie l’entraineuse-chef de l’équipe, Isabelle Leclerc.

« J’ai adoré travailler avec Kim, elle crée un vrai dynamisme dans l’équipe », témoigne la gardienne de l’équipe de hockey Élodie Rousseau Sirois, qui joue avec Kim depuis trois ans. Élodie raconte même qu’il arrive à Kim de faire une petite danse dans les vestiaires avant les matchs, pour détendre l’atmosphère et amuser la galerie. « C’est sûr, quand elle va partir, ça va faire un trou », ajoute la joueuse.

Kim ne préfère pas penser à son départ pour l’instant. « Ça n’est pas dans ma tête présentement, je préfère me concentrer sur mes matchs pour avoir une bonne dernière saison »,confie-t-elle. Même si la fin de saison est encore loin, l’équipe redoute un peu le moment fatidique. « C’est la première fois qu’on va avoir des étudiants de cinquième année de l’équipe qui vont nous quitter. C’est un moment qu’on appréhende, ça va être très difficile de contenir nos larmes, mais en même temps on est très fiers de voir la progression de Kim », annonce Isabelle Leclerc.

Rester dans le noyau Carabin

« Un départ, ça transforme toujours une équipe. Et remplacer une leader, une athlète comme Kim Deschênes, ça ne se fait pas du jour au lendemain », explique Mme Leclerc.

Mais malgré tout, pour l’entraineuse des Carabins, les ponts ne seront jamais totalement coupés. « Je pense qu’elle va rester proche de l’équipe, espère l’entraineuse. Elle a le tatouage Carabins sur le cœur. »Du côté de Kim, pas question non plus de dire adieu à son escouade. « C’est sûr que je veux rester dans le même noyau. Je ne veux pas partir de là tout de suite, je ne suis pas prête », ajoute la capitaine.

Pour elle, le plus difficile pendant ces quatre ans a été de garder un bon niveau scolaire en marge du hockey. « L’université a un niveau très avancé. J’avais de la difficulté avec le français, et vu que j’y suis rentrée très jeune, j’étais pas vraiment prête pour ça », avoue la joueuse. Au fil des années, Kim a néanmoins réussi à trouver son rythme. « C’est de mieux en mieux », assure-t-elle, avant d’ajouter que sa vie d’étudiante va lui manquer.

Pour ce qui est de la suite, la jeune athlète pense d’abord finir son certificat en toxicomanie, puis, évidemment, faire des essais chez les Stars de Montréal, l’équipe professionnelle de hockey féminin. « Je vais vraiment m’ennuyer, sourit-elle. Tout ce que j’espère, c’est que l’année prochaine je continue à jouer au hockey. »

Pour résumer son aventure, Kim Deschênes n’a que des bons mots et en tire une leçon en particulier. « Il faut travailler fort pour atteindre son but, ne jamais lâcher parce que tout est possible »,affirme la joueuse. En attendant la fin de la saison, Kim est résolument motivée pour remporter à nouveau le championnat interuniversitaire canadien, en équipe.