Dans les cuisines du Nouvel An chinois

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Par Romeo Mocafico
lundi 15 février 2021
Dans les cuisines du Nouvel An chinois
Les commandes se sont enchainées toute la journée dans le restaurant de la rue Saint-Urbain.
Les commandes se sont enchainées toute la journée dans le restaurant de la rue Saint-Urbain.

En misant sur les traditions culinaires et les réseaux sociaux, le restaurant Dobe & Andy semble avoir trouvé la recette pour contrer la pandémie lors du Nouvel An chinois. Pour s’en rendre compte, Quartier Libre s’est immiscé le temps d’un quart de travail dans les cuisines de l’un des bastions de la gastronomie de Chinatown.

Texte et photos par Romeo Mocafico

 

 

La salle peut habituellement accueillir une centaine de personnes. Elle est cependant fermée ce vendredi 12 février de fête en raison de la pandémie.

 

 

 

 

Quatre personnes s’affairent généralement pour faire tourner le restaurant tout au long de l’année. Cette semaine, elles étaient six pour s’occuper du surplus de commandes.

 

 

Le co-gérant du Dobe & Andy, Eric Ku, explique que le restaurant propose pour le Nouvel An des plats traditionnels revus « à sa façon ». « Le poulet, par exemple, peut signifier tout un tas de choses, détaille-t-il.Si on le sert en entier, c’est un peu comme souhaiter bonne chance pour toute l’année à venir, espérer avoir de la viande pour toute l’année. »

 

 

 

 

 

 

Le restaurant sert également une version du fat choy (sorte d’algue) servie avec des champignons shiitake. « C’est le plus traditionnel des plats du Nouvel An que nous offrons, déclare M. Ku. Le “fa”, issu du nom du plat, signifie “s’enrichir” en chinois. »

 

 

Le syi mein, aussi connues sous le nom de « nouilles de longévité », sont une référence de la cuisine cantonaise. Dégustées à cette date, elles sont synonymes d’abondance et de prospérité pour la communauté chinoise.

 

 

Le restaurant a servi des queues de bœuf en l’honneur de la nouvelle année : l’année du buffle.

 

 

« On a essayé de voir la pandémie d’un œil positif et de s’adapter, déclare M. Ku. On a dû trouver un moyen d’attirer les gens, c’est pourquoi on est beaucoup plus présents sur Instagram et sur Facebook. On parle de Tik Tok maintenant. Il faut un peu se défricher, surtout en temps de pandémie, quand pas grand monde ne venait ou ne vient à Chinatown. Puisque les touristes, les locaux et les bureaux sont nos trois principaux marchés, on a dû développer différents types de stratégies, et je dois reconnaître qu’avec Instagram, ça marche. »

 

 

« On a continué à prendre des commandes jusqu’à la veille de Nouvel An pour le repas spécial fête qu’on proposait, précise M. Ku. Aujourd’hui, ça a été une grosse journée, quand on la compare au reste de l’année. Grâce à ça, on a réussi à écouler tous les stocks prévus pour ces quelques jours de rush. »

 

 

 

Malgré son offre spéciale et les 30 appels de dernière minute reçus le jour même des festivités, le restaurant n’aura, en comparaison avec les années précédentes, servi qu’un tiers des commandes habituelles.

 

 

 

Le restaurant espère pouvoir continuer à réduire les conséquences de la pandémie sur son commerce dans le futur, grâce à sa nouvelle stratégie digitale.