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Cyclisme : enquête sur les vols de vélos à l’UdeM

Les vols de vélos sévissent à Montréal.Chaque année, entre 15 000 et 25 000 vols sont comptabilisés dans la ville, selon Vélo Québec. À l’UdeM, le problème semble de moindre ampleur.

Le conseiller en prévention de la criminalité à la Direction de la prévention et de la sûreté (DPS) de l’Université, Vincent Arcand, se veut rassurant. « Au cours de ma carrière, j’ai eu l’occasion de travailler dans la sécurité dans d’autres secteurs de Montréal, explique-t-il. Près de la station Longueuil, par exemple, on peut vraiment parler de fléau du vol de vélos. »

Quant à l’envergure du problème sur le campus, le conseiller estime que l’infraction est relativement moins répandue, malgré une légère hausse des plaintes comparativement à l’année dernière.

M. Arcand pointe toutefois du doigt le signalement des vols, qui n’est pas toujours effectué par les victimes. C’est également ce qu’observe le professeur titulaire à l’École de criminologie de l’UdeM Rémi Boivin. « Le nerf de la guerre en matière de vols de vélos, c’est le signalement, précise-t-il. Est-ce rapporté ? Si oui, à qui ? »

22 610

C’est le nombre de vélo consignés sur
le site de Garage 529, depuis 2021.

Source : SPVM

Le professeur, qui analyse les données policières, relève que les incidents ne sont pas souvent déclarés. Selon lui, l’infraction serait plus simple à examiner par l’entremise de sondages auprès des victimes.

Toutefois, le faible taux de déclarations perdure et induit donc un biais quant aux types de vélos volés et déclarés. « Lorsque les vols sont déclarés, c’est surtout pour des vélos de valeur importante, sur demande des compagnies d’assurance et pour des questions de remboursement », analyse-t-il.

Le portrait typique des auteurs de vols de vélos est quasi impossible à dresser, tant les chances de les attraper sont minces. « C’est un cauchemar d’analyse ! » poursuit M. Boivin.

La valeur des vélos

Un cycliste sur deux s’est déjà fait voler son vélo à Montréal. (Crédit: Juliette Diallo)

Malgré la côte raide, nombreux sont les étudiants qui aiment se rendre à l’UdeM à bicyclette. « Moi, j’utilise mon cadenas en chaîne que je mets toujours sur ma roue avant, témoigne l’étudiant en deuxième année de pharmacie Liam Masley. J’ai également un deuxième cadenas qui bloque ma roue arrière. ». Le fléau du vol de vélo ne l’inquiète pourtant pas puisqu’il ne s’est jamais fait voler le sien.

L’étudiante de première année à HEC Montréal Charlotte, qui tient beaucoup à son vélo ayant jadis appartenu à sa mère, utilise pour sa part un seul cadenas et verrouille sa roue avant sur l’un des supports prévus à cet effet, devant le pavillon Jean-Brillant.

Malgré la relative accalmie des vols dans le secteur, une panoplie d’options s’offre aux cyclistes qui souhaitent sécuriser leur vélo à l’Université de Montréal.

Les usagers qui cherchent un stationnement abrité et fermé à clé disposent du Bunker, situé sur le toit du pavillon J.-A. Lévesque. Les membres de la communauté étudiante peuvent récupérer la clé sous réserve d’un dépôt de 20 $.

Depuis 2022, des supports à vélo intelligents de la compagnie BIKEEP s’ajoutent aux bornes à vélo classiques. Situés au 4e étage du stationnement Louis-Colin, sur la rue Jean-Brillant, ils offrent la possibilité de verrouiller son vélo à l’aide d’une application mobile gratuite. L’UdeM est le seul établissement au Canada dotée de ce système que BIKEEP qualifie d’inviolable.

DE 15 000

À 25 000

vélos sont volés chaque
année à Montréal.

Source : Vélo Québec

Pour remédier à la problématique des vols de vélos sur le campus, les services de sureté de l’UdeM utilisent également l’application mobile Garage 529. Lancé en 2021 par le SPVM, le système fonctionne à l’aide d’un autocollant indécollable, muni d’un code et vendu en magasin entre 10 et 20 $.

Les utilisateurs peuvent ainsi enregistrer leur vélo sur l’application, qui répertorie depuis son lancement près de 21 600 vélos au moment d’écrire ces lignes. Selon Vélo Québec, Garage 529 a permis de réduire les vols de vélos de près de 40 % dans les villes qui l’ont implantée.

En cas de soustraction frauduleuse, le traçage d’un vélo permet la restitution de ce dernier à son propriétaire. Chaque fois qu’un vol est rapporté aux services de sécurité, les conseillers de la DPS cartographient les incidents et alimentent une base de données prévue à cet effet.

Malgré la performance des mécanismes utilisés, « il n’existe pas de moyen infaillible pour lutter complètement contre le vol de vélos », insiste M. Arcand. Il rappelle que l’objectif de la sécurisation est surtout de ralentir l’infraction. Même dans un environnement sécuritaire, la vigilance et la prudence restent de mise.

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