Culture tribale

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Par Mathieu Mireault
mercredi 5 octobre 2011
Culture tribale

La scène de la musique électronique montréalaise frétille. Trois entrepreneurs DJ fondent Kannibalen Records, un label qui a faim d’une nouvelle manière de produire et qui aspire à mettre en valeur la musique d’ici.

Julien Maranda, un des Dj qui participent à l’effet « tribu» de kannibalen Records.

Bien que plusieurs artistes électroniquesmontréalais comme Ghislain Poirier ou Tiga brillent à l’étranger, il y a peu de maisons de disques électroniques montréalaises qui peuvent propulser localement des artistes d’ici et leur donner plus de crédibilité sur la scène internationale. Cette situation a poussé l’avocat Julien Maranda, diplômé de l’UdeM et Marc-André Chagnon, étudiant en commerce international à HEC, à joindre leurs forces à celles de Patrick Barry, titulaire d’un baccalauréat en commerce de la John Molson School of Business de l’Université Concordia. Ensemble, ils ont lancé la maison de disque Kannibalen Records le 9 septembre dernier.

 

Ces trois entrepreneurs DJ partagent aussi la scène depuis un an sous le nom de Black Tiger Sex Machine (BTSM). Ils ont vite remarqué la force de la scène électronique montréalaise avec le succès de leur événement mensuel Kannibalen au Belmont. Avec les soirées Kannibalen, ils espèrent créer un «effet tribu» et mettre ainsi en valeur la scène locale avant de l’exporter à l’étranger. Kannibalen Records s’inscrit dans cette démarche.

 

Culture du single

Selon les trois entrepreneurs, il est moins risqué financièrement de se lancer en production de musique électronique que dans tout autre type de musique. «Contraire – ment aux musiciens traditionnels, les DJ peuvent créer et produire eux-mêmes leur musique grâce aux nombreux logiciels informatiques qui existent. À cause de cela, produire de la musique électronique est moins cher.», explique Patrick Barry. Les maisons comme Kannibalen épargnent donc sur l’enregistrement en studio et la production d’albums. « Les maisons de disques électroniques peuvent signer des chansons terminées plutôt qu’un groupe rock qui a du potentiel », ajoute Marc- André Chagnon.

 

Signer des singles avec une maison de disque qui a du succès est le meilleur moyen de se faire connaître. Frédéric Durant a été l’un des premiers artistes à signer une chanson avec Kannibalen Records. «Même si je fais très peu d’argent avec la vente de mes chansons, je gagne en notoriété et je peux faire plus de spectacles», admet le DJ, qui a partagé la scène avec des artistes de la scène électronique reconnus tels que Birdy Nam Nam, et Felix Cartal avec son groupe Dooze Jacker. «Je me fais très peu d’argent avec la vente des chansons. Produire des chansons et les faire signer est plutôt un moyen d’acquérir de la visibilité pour faire plus de spectacles, car c’est maintenant l’unique moyen de subvenir à ses besoins en tant qu’artiste».

 

La prochain soirée Kannibalen a lieu au Belmont vendredi le 7 octobre

blacktigersexmachine.com
kannibalenrecords.com

 

Glossaire :

 

Ghislain Poirier : DJ/producteur connu de Montréal, sous contrat avec la maison de disques Ninja Tune.
Ninja Tune : Label indépendant de musique créé en Angleterre et ayant une agence à Montréal.
Tiga: DJ, compositeur et producteur originaire de Montréal. En 1998, il a fondé son propre label, Turbo Recordings, avec un bureau à Montréal et en Angleterre.
Dooze Jackers: Groupe de Montréal qui fait dans l’Afro beat/Jungle tropical.
Birdy Nam Nam: Un groupe électro français qui a récolté de nombreux prix.
Felix Cartal : Il est jeune et canadien.