Les fans d’indie l’attendent avec impatience : The Chase, le premier album de la formation montréalaise Groenland, sortira le 16 avril prochain. La hasard a possiblement contribué au succès hâtif du groupe, mais il est aussi le fruit du travail et de la volonté de ses membres qui n’ont jamais abandonné l’idée de vivre de leur musique.
« C’est vrai qu’il y a de l’engouement autour de la sortie de notre album, alors qu’on n’a jamais rien sorti, et on se considère comme très chanceux, commente le claviériste de Groenland, Jean-Vivier Lévesque. Par contre, nous avons été chacun dans plusieurs groupes avant. On a pris de l’expérience, on s’est fait des contacts au fil du temps, ce qui fait que maintenant, on est prêts. »
Depuis la création de la formation, en 2011, les initiateurs du projet, Jean-Vivier et Sabrina Halde, ont progressivement intégré de nouveaux musiciens au groupe afin d’enrichir leurs arrangements musicaux. Groenland, dont les paroles sont principalement en anglais, est maintenant composé de six membres : un bassiste, une violoncelliste, une violoniste, un batteur, un claviériste et une chanteuse.
« Pour moi, The Chase, c’est le résultat d’un long processus, explique la chanteuse et compositrice, Sabrina Halde. Ça fait 10 ans que je fais de la musique et que je cherche le moyen d’en vivre, alors je n’ai pas tellement l’impression que ça arrive du jour au lendemain. »
Le succès du groupe, survenu avant même la parution d’un premier album, peut d’abord sembler étonnant. Les membres assurent toutefois qu’aucune stratégie publicitaire ne se cache derrière cet engouement. « Au fil des spectacles, on est allés chercher de nouveaux fans, et nos amis nous ont toujours appuyés, s’exclame Sabrina. Ils ont fait beaucoup de promotion pour nous, surtout par les médias sociaux. »
La maison de disque Bonsound a aussi contribué à l’essor du groupe. L’entreprise a décidé de prendre Groenland sous son aile après qu’un employé l’ait vu en prestation au Divan Orange. En plus d’assurer la promotion du groupe, Bonsound a mis les musiciens en contact avec un de ses artistes, le réalisateur Philippe B.
Le buzz autour de l’album de Groenland est en partie dû à l’équipe de réalisation, composée de Philippe B. et de Guido del Fabbro, qui travaille notamment avec Pierre Lapointe et Les sœurs Boulay.
« Ils [Philippe et Guido] forment vraiment une bonne équipe. Ils nous donnent de bons conseils et nous guident », explique Sabrina. « On les a rencontrés assez tôt dans le processus, ce qui a probablement aidé à accélérer les choses », complète Jean-Vivier.
Une idée qui a fait son chemin
Mais, comme le dit Sabrina, tout n’est pas arrivé du jour au lendemain. La chanteuse et le claviériste se sont d’abord rencontrés au cégep, où ils « improvisaient en claquant des doigts dans les partys », se souviennent-ils, visiblement nostalgiques. Puis, quelques années plus tard, ils se sont retrouvés à l’UdeM, alors tous deux étudiants à la mineure en musiques numériques.
Ils se sont découvert une facilité et un plaisir à travailler ensemble, ce qui a rapidement motivé la création d’un projet commun. « On s’est rendu compte qu’on aimait la même musique, qu’on voulait faire la même chose, raconte Sabrina. Au début, on voulait faire de l’électro, mais on a tranquillement évolué vers l’indie. »
Aujourd’hui, le groupe décrit sa musique comme étant du « pop indie orchestral teinté d’électro ». Orchestral parce qu’il contient notamment des arrangements de cordes, grâce à la présence d’une violoniste et d’une violoncelliste, et électro parce qu’on y ajoute des séquences électroniques.
L’album parle du moment présent et de l’urgence de vivre. Sabrina dit ne pas avoir de thème précis en tête lorsqu’elle compose. Elle le fait de manière plutôt spontanée, ce qui confère une teinte particulière à sa musique. « Elle est parfois naïve, avec des images bon enfant », juge-t-elle.
De Toronto au Groenland
Les membres de Groenland ne cachent pas leur envie de voyager, « mais pas au Groenland », blaguent-ils. Ils ont choisi ce nom puisque qu’il comporte une consonance lointaine et magique. « On se fait une idée un peu fantastique du Groenland et on a peur d’être déçu si on y va », s’exclame Jean-Vivier.
S’ils composent en anglais d’abord pour des raisons stylistiques, ils avouent que cette langue leur permettra sans doute de faire voyager leur musique. « Notre choix d’écrire en anglais n’était pas politique, c’était vraiment stylistique, explique Jean-Vivier. Mais c’est certain qu’on a envie de voyager et que ça va sûrement nous aider. »
Ils ont d’ailleurs offert une prestation dans une serre de Toronto, dans le cadre de la Canadian Music Week, qui avait lieu du 19 au 24 mars derniers. « Le reste des spectacles que nous avons faits lors de cette semaine nous ont aussi permis de briser la glace dans l’univers de la musique anglophone canadienne », explique Jean-Vivier.
Lancement de The Chase
17 avril 19 h 30
Divan Orange
Crédit photo: Pascal Dumont