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Critique d’album : Blood and Glass – Museum With No Walls

Aux frontières d’une pop-électro baroque, ce Tim Burton musical se compose essentiellement de la chanteuse et claviériste Lisa Moore (Creature, Ariane Moffatt), ainsi que de son mari, le bassiste Morgan Moore. Ils sont accompagnés par les musiciens Robbie Kuster à la batterie et au marimba, Melanie Belair au violon et à la voix, et François Lafontaine au clavier.

Leur poésie susurre à notre oreille treize pièces toutes plus désarçonnantes les unes que les autres. « Chaque chanson est unique, mais l’ensemble crée une grande histoire, dit Lisa. À chaque écoute, on comprend quelque chose de nouveau»

Après l’introduction « Once upon a time », le conte s’inscrit dans les envolées lyriques, sensuelles et affolantes de « Paper Heart » avant d’annoncer un sentiment de drame dans « Sing Dear Queen ». Cristallin, plein d’espoir et d’angoisse, le voyage se poursuit avec « Inferno » – dans lequel le chanteur montréalais Patrick Watson se joint à Lisa Moore -, enfer doux et atrocement charmeur par ses fredonnements subtils et ses voix délicates.

Plus l’album progresse, plus le voyage devient intense et expérimental. Les morceaux se fondent les uns dans les autres. L’histoire semble ne jamais se finir. Dans « Broken Arrow Act », le chant synthétique (vocodeur) d’une berceuse se déstructure lentement et laisse place au va-et-vient incessant d’une scie. Cette texture métallique se retrouve ensuite dans « Turning Turning », où le son s’apparente à une aiguille de botox qui mitraille. La chanson dénonce les jeunes femmes qui recourent de façon abusive à la chirurgie esthétique.

Inquiet, délicat et fragile, « Birdy » clôt le conte…  Vraiment ? Il était une fois un musée sans murs.

 Blood and Glass  –  Museum With No Walls

                                                                          

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