Critique cinéma

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Par Administrateur
vendredi 2 octobre 2015
Critique cinéma
Le personnage du jeune procureur Johann Randmann a été imaginé à partir du parcours des trois procureurs qui ont réellement mené à l'époque l'enquête sur les criminels nazis. Crédit : Métropole Films
Le personnage du jeune procureur Johann Randmann a été imaginé à partir du parcours des trois procureurs qui ont réellement mené à l'époque l'enquête sur les criminels nazis. Crédit : Métropole Films
À l’occasion du jour de l’Unité allemande le 3 octobre, Quartier Libre met à l’honneur deux films de réalisateurs germaniques à l’affiche à Montréal.

Beltracchi – The Art of Forgery

Par Frédéric Bouchard

Quarante années à peindre des œuvres disparues des plus grands noms de l’histoire de l’art et à vendre ces tableaux faussement représentés, c’est le crime commis par le faussaire allemand Wolfgang Beltracchi. Ce mystificateur d’œuvres d’art a aujourd’hui purgé sa peine d’emprisonnement. Le réalisateur Arne Birkenstock l’a suivi dans ses ateliers et a dépeint à travers ce documentaire sa manière de travailler.

Poussant même l’audace à se définir comme plus talentueux que certains artistes qu’il plagie, Beltracchi est présenté comme un personnage assez arrogant. La caméra du cinéaste tente de justifier la démarche du faussaire en reconstituant son parcours. Ce sont surtout les conservateurs de musée, les collectionneurs et les critiques d’art que Beltracchi a réussi à tromper qui semblent fasciner le documentariste. Étonnamment doté d’un rythme lent et d’un ton doux-amer, le film de Birkenstock nous plonge au cœur de cette affaire à travers le regard d’un criminel malgré tout assez attachant.

Beltracchi : The Art of Forgery

Cinéma du Parc | 3575 avenue du Parc | 10$ | 8$ le mardi

 

Le labyrinthe du silence

Par Pierre Charpilloz

Pour son premier long-métrage, le cinéaste italo-allemand Giulio Ricciarelli s’attaque à un sujet « difficile mais nécessaire », selon l’expression consacrée : l’enquête d’un jeune procureur dans l’Allemagne de l’Ouest de 1958 sur les bourreaux d’Auschwitz. Inspiré d’une histoire vraie, le film traite d’une époque où les méandres de la bureaucratie freinent la traduction devant la justice d’anciens criminels nazis.

Si certaines scènes sont assez fortes et remarquables, on regrettera que l’ensemble se perde dans des situations et des personnages stéréotypés, soulignés par une mise en scène sans réelle ingéniosité.

Le labyrinthe du silence ne se compare pas à des films allemands comme La vie des autres de Florian Henckel von Donnersmarck sorti en 2006, ou à Au revoir Lénine de Wolfgang Becker sorti en 2003, mais il a le mérite de contribuer à ce travail de mémoire nécessaire et difficile depuis le lendemain de la Seconde Guerre mondiale.

Le labyrinthe du silence

À l’affiche au Québec dès le 16 octobre