Critique cinéma : Mes Ennemis

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vendredi 5 février 2016
Critique cinéma : Mes Ennemis
Mes Ennemis, du réalisateur Stéphane Géhami, diplômé en cinéma à l'UdeM.
Mes Ennemis, du réalisateur Stéphane Géhami, diplômé en cinéma à l'UdeM.
Jeune écrivain incompris, Cédric erre dans les rues de Montréal rongé par le désespoir : sa blonde vient de le plaquer et son roman ne sera peut-être jamais publié. C’est là qu’il fait la rencontre d’Isabelle, la soixantaine, autrefois illustre pianiste, vivant aujourd’hui dans une grande maison avec ses « gars », une dizaine d’hommes plus jeunes qu’elle. Une bande de marginaux, de désœuvrés, que Cédric bientôt rejoindra.

Mes Ennemis du réalisateur Stéphane Géhami, qui a étudié le cinéma à l’UdeM, ressemble à certains films étudiants : une ambition démesurée pour un résultat pas toujours à la hauteur du spectateur. Car sur le papier, le film est plein de promesses. Un groupe d’hommes vivant sous la gouverne d’une femme à la fois mère et amante, tout cela est très riche, psychologiquement et sociologiquement. Mais c’est comme si Stéphane Géhami ne souhaitait pas ouvrir la grande porte à son spectateur, qui peine à entrer dans son film. Les séquences sont trop longues, certains personnages pas assez travaillés. Quant à l’ambiance pathétique et le malheur permanent qui se dégage du film, ils manquent de finesse et de nuance, jusqu’à en devenir parfois risible.

Avec ses dialogues lourds qui sonnent creux, ponctués de grandes phrases et d’airs de piano dépressifs, on dirait que le film cherche a impressionner le spectateur, a lui montrer une vérité qui lui aurait échappé. Malheuresement à la fin, c’est au film qu’échappe le spectateur, sombrant dans l’ennui, endormi par Chopin et Satie. Au moins aura-t-il eu une belle berceuse.

Note : 2/5