Culture

crimes en série

Dans le cadre de l’émission, le regard universitaire et analytique du professeur se joint à l’expertise du détective privé Claude Sarrazin et de la journaliste Sophie Charest. « Mon rôle est essentiellement d’orienter les deux, qui, en retour, m’offrent des informations ramenées du terrain », rapporte M. Louis.

Ensemble, ils étudient l’hypothèse d’un tueur en série. « Ces informations, je les analyse, précise le professeur. J’essaye de voir s’il y a du matériel comparable suffisant dans chaque dossier, pour finalement émettre l’hypothèse qu’il y a un seul meurtrier ou plusieurs. »

True crime : des faits réels ?

Les informations pertinentes de leurs investigations sont communiquées au public dans la série par le style true crime, un genre documentaire s’appuyant sur des faits s’étant réellement produits. Pour Mme Charest, le choix de ce genre est la forme la plus adaptée pour présenter le contexte de l’enquête. « Nous avons choisi de raconter ces histoires de la façon la plus fidèle possible et intéressante, tout en étant très humains et empathiques envers les familles », explique-t-elle.

Même si ce genre est connu pour prendre certaines libertés concernant l’exactitude des faits, la journaliste assure que la série respecte toutes les normes déontologiques. « Notre approche est basée sur des faits documentés et des témoignages crédibles, poursuit-elle. Et quand nous parlons de théories, nous insistons sur le fait que ce sont des théories. Bien qu’elles soient fondées et crédibles, elles doivent ultimement passer l’épreuve des faits. Notre approche est du journalisme d’enquête. »

M. Louis abonde dans le même sens. Il confirme que le style pourrait représenter un risque au niveau de la crédibilité, mais qu’en même temps, leur approche est faite de manière à éviter les clichés spécifiques au genre. « Effectivement, dans le true crime, beaucoup d’émissions sont réalisées à partir de cas réels, mais elles vont appliquer beaucoup de reconstitutions, souligne le professeur. Dès qu’on parle de reconstitutions, on parle de fiction. Dans notre émission, cela n’existe pas. »

Creuser pour trouver la vérité

18Depuis que l’émission est diffusée sur les ondes, l’équipe a reçu un grand nombre de dénonciations qui seront utiles pour son enquête, mais aussi pour le corps policier. « On peut avoir des témoins qui, à l’époque, pour différentes raisons personnelles, ont décidé de ne pas aller à la police, et qui, 40 ans plus tard, se sentent plus à l’aise de parler, souligne M. Guillaume. Ce ne sont pas toujours de bonnes informations, mais il y a de nouveaux faits. C’est juste à travers ces nouveaux faits qu’un cas peut être finalement résolu. »

Mme Charest révèle que les créateurs de la série restent en communication permanente avec les organes de la police. « Nous avons collaboré avec plusieurs corps de police importants du Québec : la SQ, le SPVM, la police de Longueuil et celle de Laval. », confirme la journaliste.

Elle souligne aussi un autre avantage de la série : les familles des victimes vont finalement soigner d’anciennes blessures.

« Les familles de victimes ont besoin d’être entendues et de sentir qu’une équipe est là, qu’elle déploie des efforts pour elles, insiste-t-elle. C’est déjà beaucoup. Cela permet aussi que ces victimes et leurs histoires ne soient pas oubliées. »

Selon M. Louis, la série aide à la résolution des meurtres par sa simple présence et attire l’attention des téléspectateurs. « Le but de l’émission est de faire du bruit, ajoute-t-il. Ainsi, l’enquête va continuer de tourner. Et ça marche. »

Sur les traces d’un tueur en série est présentement diffusée sur les ondes de Canal D et est disponible sur Crave.

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