Culture

Courts à l’honneur

Pour la sélection du festival, la volonté de la programmatrice des courts-métrages étudiants, Julie Demers a été de souligner le côté expérimental des réalisations. Cela l’a menée à s’arrêter sur Au revoir tristesse, film réalisé par les étudiants au baccalauréat en cinéma Nicolas Lapointe, Raphaëlle Plamondon, Valentine Ezavin et Marine Créquer, ainsi que sur Amour Machine, court-métrage réalisé par le diplômé en cinéma de l’UdeM Clément Verneuil.

« Au revoir tristesse est un court-métrage expérimental qui se distingue par ses couleurs et textures obtenues grâce à l’exploitation de la pellicule », indique son coréalisateur Nicolas Lapointe qui a tourné son film en 8 mm, un format au grain particulièrement visible. Un film formel, mais qui aborde tout de même un sujet universel, celui du bonheur. Un thème qui pourrait sembler banal, mais qui prend tout son sens si l’on se pose certaines questions, selon Nicolas. « Comment le bonheur se manifeste-t-il dans la vie de chacun ? Quels sons évoque-t-il ? », indique-t-il. Son film est une série de portraits explorant ces interrogations.

Tous ces éléments ont permis au court-métrage de retenir l’attention de Mme Demers. « C’est une belle réflexion sur les textures, le son et la lumière à l’écran tout en transmettant efficacement des émotions variées, explique-t-elle. En aussi peu de temps que deux minutes, cela montre un bon potentiel. »

Le réalisateur d’Amour Machine, Clément Verneuil, admet quant à lui avoir voulu se mettre un peu en danger, en explorant le thème des relations entre intelligence humaine et artificielle à travers le personnage d’Éva, une femme-robot prostituée. « J’avais envie de travailler le genre de la science-fiction qui est au Québec une chose assez rare, dit-il. Il y a pourtant énormément de potentiel même avec peu de moyens. Il y a aussi l’étrange relation entre les deux personnages qui me fascinait : Éva la prostituée robotique, Jean le cyber psychologue qui use des services d’Éva, et le dilemme éthique auquel Jean est confronté. »

Ce risque pourrait rapporter gros, puisqu’une bourse de 1 000 dollars sera attribuée au meilleur film étudiant. « J’ai vraiment été impressionnée par l’originalité du propos et de la mise en scène, commente Mme Demers. Ce film se démarque par une direction artistique et photographique incroyable. »

Pour les deux productions, le fait d’être sélectionné aux Rendez-vous du cinéma québécois est une très bonne nouvelle. « Cela nous offre une belle visibilité auprès des nombreux professionnels du milieu qui viennent en tant que juge ou pour leur propre projection », précise Nicolas. Pour lui, cette sélection est un premier pas dans le milieu. Les Rendez-vous du cinéma québécois est un festival qui, depuis 33 ans, projette et récompense les films d’ici.

Amour Machine et Au revoir tristesse

Samedi 20 février, dès 14 h 30

Cinémathèque québécoise | Salle Fernand-Seguin

335, boulevard de Maisonneuve Est

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