Après les douces paroles, la dure réalité. Les universités québécoises devront couper 124 millions $ (5%) de leur budget d’ici les 4 prochains mois. Les recteurs et les étudiants encaissent des critiques dans les articles publiés le 7 décembre.
Dans le journal La Presse
Le chroniqueur Alain Dubuc analyse « qu’un des effets pervers du conflit étudiant a été de contribuer a été de contribuer à discréditer les universités ». Il s’en prend aussi au ministre de l’Enseignement supérieur, Pierre Duchesne. « Depuis son entrée en fonction, par son ton, par ses propos, ce sont ces réflexes populistes de l’opinion publique que Pierre Duchesne nourrit. […] Mais en attaquant les recteurs, c’est l’ensemble du monde universitaire que le gouvernement Marois affaiblit. »
De son côté, le chroniqueur judiciaire Yves Boisvert termine sa chronique avec sarcasme. « Tout le monde doit faire un effort, nous dit le ministre Duchesne. Tout le monde, sauf les étudiants. Hé! Bon sommet, tout le monde. »
Le professeur à l’Institut d’urbanisme de l’UdeM Daniel Gill écrit que « la victoire des étudiants commence à avoir un goût amer ». Selon lui, les coupures se feront au « détriment de la qualité de l’enseignement » et va « se répercuter sur l’embauche de nouveaux professeurs ».
Le professeur d’histoire au cégep Garneau Marc Simard critique les étudiants. « Depuis plus de 20 ans, les étudiants au sous-financement et réclamaient un « réinvestissement massif » en éducation, analyse-t-il. Ces expressions sont disparues de leur lexique quand le gouvernement Charest leur a fait savoir qu’une partie de la solution proviendraient de leurs poches. »
L’économiste Jean-Pierre Aubry quant à lui pense que ces coupures à ce moment-ci feront « plus de mal que de bien ». « L’approche du gouvernement va plutôt impliquer des baisses dans la quantité et la qualité des services offerts par les universités ainsi que des hausses de coûts à plus long terme dans plusieurs cas », analyse-t-il.
Dans le journal Le Devoir
L’éditorialiste Josée Boileau qualifie les coupures dans les universités d’« incohérence politique ». « La première ministre Pauline Marois ne peut du même souffle assurer, comme elle le faisait jeudi, que l’éducation est “la priorité des priorités” et faire des choix qui la minent. »
Dans le journal The Gazette
Les recteurs déplorent la situation. « C’est une situation très difficile, explique la porte-parole de la Conférence des recteurs et principaux des universités du Québec, Luce Samoisette, dans le journal The Gazette d’aujourd’hui. Nous sommes très préoccupés. Il est mathématiquement impossible de procéder à ces coupures dans un si court délai. » Luce Samoisette est aussi la rectrice de l’Université de Sherbrooke.
La présidente de la Fédération universitaire des étudiants du Québec (FEUQ), Martine Desjardins, critique aussi les coupures. « C’est un non-sens d’imposer une telle chose avec un délai de quatre mois pour effectuer les coupes » dit-elle.
Le recteur de l’UdeM, Guy Breton, explique que ce sera le quatrième budget en une année pour l’UdeM : le premier tenait compte d’une hausse de 325$; le deuxième, d’une hausse de 254$; le troisième, de l’annulation de la hausse; finalement, pas de hausse, mais bien de coupures supplémentaires.
Il n’y a pas de réactions spécifiques aux coupures dans les universités dans le Journal de Montréal de ce matin.