Culture

Les deux moitiés du groupe Bronswick, Bertrand Pouyet et Catherine Coutu, se sont rencontrés en 2014 au détour d’une soirée entre amis. Photo : Jacob Côté

Coup de cœur pour la francophonie

«Ce qui nous singularise, c’est la mise en place de ce réseau-là partout au Canada et ailleurs, explique le cofondateur et directeur général et artistique du festival, Alain Chartrand. C’est ce qui est vraiment unique. » Le CCF est né en 1987 sous l’impulsion de quatre mélomanes passionnés. « Ce qui nous a rassemblés, c’est un même plaisir de la chanson francophone, ajoute M. Chartrand. On a ensuite entrepris de lui donner une tribune. »

L’évènement permet aux communautés partout au Canada de découvrir un éventail très varié de propositions musicales, selon le programmateur du festival, Frédéric Lamoureux. « J’aime comparer le CCF au cercle chromatique, affirme-t-il. Il s’agit de montrer le plus de couleurs possible : pas juste le blanc, le noir, le rouge ou le bleu, mais toute la diversité de teintes qui existe. »

Bronswick

Le nom de ce duo, composé de Catherine Coutu et Bertrand Pouyet, renvoie au titre d’un film de la fin des années 1970, L’affaire Bronswik, qui présente un monde parallèle où les téléviseurs prennent le contrôle des cerveaux humains pour les pousser à la consommation.

M. Pouyet explique que leur album Nuits plurielles, sorti en septembre 2019, présente des influences hip-hop dans les rythmiques, avec une touche d’électro et un côté new wave, dans une sorte de mélancolie ambiante. « Catherine et moi n’avons pas forcément les mêmes origines musicales, poursuit-il. Bronswick, c’est un peu le mélange de ces univers-là. On cherchait, à travers cet album, à explorer le thème du changement, entre modernité et douceur. »

Bronswick, présentement en tournée partout au Québec, s’arrêtera à Montréal le 16 novembre pour assurer la première partie du concert du groupe Patère Rose, au Ministère. M. Pouyet confie que le duo est impatient de reprendre le chemin du studio et de composer de nouvelles chansons.

 

Choses Sauvages. Photo : Kelly Jacob
Choses Sauvages. Photo : Kelly Jacob

 

Choses Sauvages

Les cinq membres du groupe Choses Sauvages produisent ensemble de la musique rock mélancolique et planante, qui emmène l’auditeur dans un univers très imagé évoquant les questionnements et angoisses de leur quotidien, selon le chanteur et bassiste Félix Bélisle. « Marc-Antoine [Barbier, le guitariste du groupe] a une façon plus poétique d’écrire, plus imagée, alors que mon matériel est très dark, souligne-t-il. On a réussi à faire un genre d’entre-deux. »

Au bout de près de 30 spectacles dans tout le Québec l’été dernier, le groupe a présenté Rewerk au Club Soda le 8 novembre. « On s’amuse avec plein de nouveaux instruments qu’on sait vouloir intégrer dans notre démarche, révèle M. Barbier. On a déjà à peu près la structure des chansons : les mélodies et les accords. Mais on veut essayer de les rendre un peu plus dansantes. »

Les musiciens expliquent vouloir se rapprocher désormais de leur énergie scénique endiablée pour la suite de leurs projets et rompre avec l’atmosphère « sexy lente », très présente au sein de leur dernier album. « Notre musique a beaucoup évolué, parce qu’on a tous appris en même temps », affirme M. Bélisle.

Selon le guitariste, on peut donc s’attendre à une musique plus rythmée, mêlée d’inspirations disco, house et électronique dans les prochains projets du groupe, qui espère présenter un nouvel album au cours de l’an prochain. « Maintenant, on prend plus notre temps, on s’améliore et on apprend à aller plus loin », conclut M. Barbier.

Lucill

Raphaël Bussières, alias Lucill, a commencé la musique avec la basse, dans sa chambre de Chibougamau. Son expérience en tant que bassiste de la formation rock Heat lui a permis de trouver sa voie — et sa voix — en solitaire, après trois années à sillonner le Canada et l’Europe. « J’ai beaucoup appris sur ce que je voulais faire, sur ce qui me plaisait dans ce rôle de musicien versus ce qui me plaisait moins », confie le musicien. Dans son EP éponyme sorti en novembre 2018, Lucill dévoile une musique pop très imagée, qui place l’instrumental en première ligne de ses compositions. Pour ce projet solo, il compose désormais l’intégralité de ses chansons en français. « Plus je vieillissais, plus je trouvais ça bizarre, même si je suis bilingue, de faire de la musique anglophone, parce que ce n’est pas ma langue première », reconnaît-il.

L’artiste s’est produit à l’Esco le 8 novembre, dans le cadre du CCF. Il se souvient de sa première participation au festival, il y a maintenant deux ans : « Les débuts en solo étaient tellement formateurs, se remémore-t-il. Ça m’a aidé, en tant que musicien, d’avoir présenté un spectacle comme ça alors que je n’étais pas connu. »

Pour cette nouvelle édition du CCF, Lucill a préparé un spectacle avec des morceaux inédits, tirés de son premier album attendu l’an prochain. « J’ai plein de chansons qui fittent ensemble, qui dorment, et je ne voulais pas qu’elles dorment plus longtemps, révèle-t-il. Sur le prochain album, je vais essayer de mettre la voix plus en avant. »

Raphaël Bussières, alias Lucill. Photo : Rosalye Simard
Raphaël Bussières, alias Lucill. Photo : Rosalye Simard

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