Coût de la vie, appel aux urnes

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Par Mohammed Aziz Mestiri
jeudi 11 avril 2024
Coût de la vie, appel aux urnes
Une augmentation de 6 dollars à la cotisation de base de la FAÉECUM s’accompagnerait néanmoins de coupures dans ses services, indique Alecsandre. Une hausse de 12 dollars permettrait d’en développer de nouvelles. Photo : Clément Souchet
Une augmentation de 6 dollars à la cotisation de base de la FAÉECUM s’accompagnerait néanmoins de coupures dans ses services, indique Alecsandre. Une hausse de 12 dollars permettrait d’en développer de nouvelles. Photo : Clément Souchet
L’inflation force la main de plusieurs organismes à but non lucratif de l’UdeM. Leurs principales sources de financement proviennent des cotisations automatiques perçues auprès de la population étudiante, mais le montant de certaines n’ont pas été réévaluées depuis des années, voire des décennies. Les référendums consacrés à une augmentation de ces contributions n’ont pas manqué au cours des derniers jours, non sans une certaine urgence.

« Sur le plan budgétaire, ça allait bien, jusqu’à la pandémie », relate le secrétaire général sortant de la Fédération des associations étudiantes du campus de l’UdeM (FAÉCUM), Alecsandre Sauvé Lacoursière. Le dernier référendum au sujet des cotisations remonte à 2013.

Depuis, la FAÉCUM perçoit de chaque étudiant·e membre la somme de 13 dollars pour chaque session d’automne et d’hiver, et 12,75 dollars pour le trimestre d’été. Ces montants sont désormais insuffisants, explique Alecsandre, qui souligne la hausse des dépenses causées par l’inflation, combinée à l’instauration de nouveaux services.

Depuis la crise sanitaire, la Fédération n’a donc cessé de réfléchir à la tenue d’un référendum au moment opportun. « C’est maintenant ou jamais, c’est là, ou ce sont des coupures de services », insiste le secrétaire général.

La « première vraie fenêtre d’occasion » pour la FAÉCUM est apparue pour la période du 2 au 12 avril. La Fédération juge que la participation étudiante à la vie associative a retrouvé ses niveaux prépandémiques au cours de la dernière année, ce qui favoriserait un meilleur taux de réponse au référendum. « [La fin de la session d’hiver], c’est le moment de l’année où le plus de personnes étudiantes connaissent la FAÉCUM, donc il y a plus de chances que nos courriels soient lus », précise Alecsandre.

Il estime également que l’Université doit « rendre des comptes et faire des annonces » relatives à une hausse des cotisations de la Fédération auprès du gouvernement provincial. Le vote d’une augmentation au cours de la session d’automne viendrait « en plein milieu de l’année » et ne donnerait pas assez de temps à l’Université pour valider le changement de la facture scolaire. C’est sur celle-ci qu’est perçue la totalité des contributions destinées aux associations dont les étudiant·e·s sont membres en fonction de leur programme d’études.

La FAÉCUM représente la majeure partie de la population étudiante. Près de 6 000 membres par session sont quant à eux sous la tutelle de l’Association générale des étudiants et étudiantes de la Faculté de l’éducation permanente (AGÉÉFEP).

Moments et priorités

L’AGÉÉFEP a également lancé un référendum auprès de ses membres, du 25 mars au 9 avril. Il n’y est toutefois pas question de la contribution allouée aux finances de l’Association, mais plutôt de celle envers les médias étudiants, dont la station de radio CISM 89,3 et Quartier Libre.

Les finances de la station sont dans le rouge, et la pandémie a fortement contribué à leur effondrement. Au cours de la dernière année, les responsables de CISM ont donc entamé des discussions auprès d’associations étudiantes pour augmenter la part des cotisations volontaires.

La station de radio perçoit 1 dollar par étudiant·e par l’entremise de l’AGÉÉFEP. Ce montant est inchangé depuis 1991, année de sa création. Elle perçoit aussi 2,50 dollars par membre de la FAÉCUM depuis 2013. Le prochain référendum de la Fédération ne comprend toutefois pas de question sur le financement de la station.

« Je trouve cela triste et déplorable qu’on n’ait du moins pas été averti », regrette le directeur général de CISM, Etienne Dubuc, que la tenue du référendum de la FAÉCUM a surpris.

« Si un référendum a lieu aux trois ans, et qu’on nous skip une fois sur deux, je peux comprendre, mentionne-t-il. Mais quand il a lieu aux onze ans, et que les frais ont explosé partout, on est pogné. »

Interrogé sur la question, Alecsandre répond qu’inclure les cotisations de CISM dans le scrutin pourrait « trop tirer sur les finances de la communauté étudiante » et amènerait les étudiant·e·s à refuser toutes celles proposées.

Le scrutin de la FAÉCUM soumet un choix entre trois montants d’augmentation de la cotisation de base (6, 9 et 12 dollars), ainsi qu’une nouvelle cotisation de 2,50 dollars destinée au récent Bureau des droits étudiants (BDÉ). Toutes les sommes recevraient ainsi une indexation annuelle de 3,50 % si elles étaient adoptées.

Alecsandre estime néanmoins qu’à l’avenir, il serait plus pratique pour la Fédération de procéder plus fréquemment à l’augmentation des cotisations par voie référendaire, « ne serait-ce que pour avoir des hausses moins abruptes à l’avenir » et pour « prendre le taureau par les cornes » afin de planifier de nouveaux services. Il envisage d’en faire la recommandation au comité exécutif de la prochaine année.

Concernant les cotisations « des partenaires de la FAÉCUM », le secrétaire général indique que le comité référendaire a choisi de soumettre leurs augmentations à un futur référendum, d’ici « deux ou trois ans ».