Fusionner la musique classique au heavy metal : tel est l’ambitieux défi de Cellos On Fire. Le jeune groupe, qui compte un étudiant de l’UdeM parmi ses rangs, s’est produit sur la scène du Lion d’Or le 18 février dernier, dans le cadre du concours Les Francouvertes.
Cellos On Fire a évolué dans l’univers de Mozart et de ses pairs avant de s’inspirer directement des groupes Metallica et Apocalyptica pour créer ses compositions. La formation, composée de trois violoncellistes, d’un batteur, d’un guitariste et d’un pianiste, s’est donné pour mission de repousser les limites de la musique metal.
La plupart des musiciens, âgés de 19 à 26 ans, sont originaires de la région du Saguenay – Lac-St-Jean. « On s’est rencontrés au conservatoire de musique de Saguenay, il y a une dizaine d’années, raconte le pianiste du groupe et étudiant en musique à l’UdeM, Nicolas Ellis. Le troisième violoncelliste et le guitariste se sont joints à nous par la suite. »
C’est en 2010 que le groupe est formé dans le but premier de reprendre des compositions metal. « J’avais trouvé les partitions d’Apocalyptica intéressantes et je cherchais des musiciens avec qui les jouer, raconte le batteur, compositeur et chanteur, Charles Guay. C’est comme ça qu’on a commencé à réinventer tous ses morceaux pour, finalement, aboutir à nos compositions originales. »
Trouver son identité
Les musiciens décident alors de créer leur propre identité musicale marquée par l’originalité des instruments à cordes. « Le violoncelle est un bel outil à explorer, poursuit Charles. Même si des groupes metal comme Nightwish sont connus pour avoir cassé l’image douce de la musique classique, on veut se démarquer et pousser le concept encore plus loin. »
Pour le jeune batteur, mettre le violoncelle en avant-plan comporte des avantages comme des inconvénients. « C’est plus difficile de composer parce qu’il faut trouver des sonorités qui s’adaptent aux autres instruments, explique-t-il. Par contre, la couleur musicale du violoncelle permet de faire des mélodies qui ne sonneraient pas bien à la guitare. »
Selon le violoncelliste Ludovic Glorieux, la particularité de l’instrument en fait un atout. « Les cordes ont l’avantage d’apporter une touche lyrique et mélodique que l’on ne trouve pas avec d’autres instruments », estime-t-il.
Sous l’influence subtile du pianiste Sergeï Prokofiev et du compositeur Dimitri Shostakovitch, qui vont chercher « l’énergie et les sonorités agressives » des morceaux, le groupe parvient à trouver sa propre originalité, selon Charles. « On est unique en notre genre, car on touche à plein de styles musicaux », affirme le batteur, qui joue également du violoncelle depuis l’âge de quatre ans.
Des textes dynamiques, écrits par Charles Guay, viennent se confronter aux notes lyriques des violoncelles. « Les thèmes de nos chansons tournent autour des sources d’énergie et de puissance, comme l’adrénaline, le feu et la guerre », explique-t-il.
La musique avant tout
Si la voix de Charles Guay se fait bien entendre, la partie instrumentale doit être la dimension des compositions la plus importante aux yeux des musiciens. « Au lieu d’avoir la musique qui image le texte, on utilise des paroles pour servir la musique », précise Nicolas Ellis.
Après avoir remporté la bourse Objectif Scène au Lac-Saint-Jean en 2012, les Francouvertes sont une étape importante pour le groupe, qui y a participé le 18 février. « C’est une très belle occasion de se représenter devant un public divers, pense Ludovic. Au-delà de la représentation, on essaie de se dépasser musicalement et de convaincre les gens de la qualité de notre performance. »
Même s’ils ont déjà finalisé et enregistré cinq pièces, les membres du groupe ne se pressent pas pour concocter un premier album. « Avant de se lancer, on préfère continuer à peaufiner notre style musical, conçoit Nicolas. En attendant, on se concentre sur nos prochains concerts. »
Cellos On Fire se produira au festival Fringe du 13 au 23 juin, ainsi qu’aux célébrations de la fête nationale du Canada, à Ottawa, en juillet prochain.